Éléments de langage entendus dans la mobilisation des gilets jaunes :
“Y’en a marre…
C’est la goutte d’essence qui fait déborder le vase…
Y’a aussi les retraites (sous-entendu : qui m’inquiètent) !
Si encore y’avait des transports collectifs et si z’étaient moins chers ou même gratuits !
T’as vu le prix des logements ?
Toujours payer plus d’impôts, mais nos salaires eux, n’augmentent pas !
On peut plus vivre, on survit !
Les élus ne représentent plus personne, sauf eux et ceux qui sont au pouvoir sont complètement hors sol, ils ne se rendent même pas compte de la vraie vie des gens !
Y’a pas de démocratie ! On nous a mis une chape de plomb !
Eux y’se gavent et nous on crève !
On travaille et on s’en sort pas à la fin du mois !
Macron, il travaille que pour les Riches.
Et si ça marche pas aujourd’hui, on reviendra demain (comprenez lundi, mardi, mercredi, etc.) !
Finalement, on peut dire que l’augmentation des taxes sur le diesel, serait restée anecdotique sans tout le reste. Elle a servi de catalyseur à la colère populaire, d’accélérateur de l’incendie qui a embrasé la France entière ce 17 novembre et qui n’est peut-être pas prêt à s’éteindre tellement la colère et le sentiment d’injustice sont forts dans le pays.
Certains gilets jaunes ont sans doute cru accomplir un acte apolitique en descendant dans la rue. C’est faux ! leur action a été éminemment politique.
Et au bout du compte, les absents, lors de cette journée historique de mobilisation citoyenne et populaire, ont eu bien tort. Les donneurs de leçon de mobilisation (suivez mon regard vers certains syndicalistes et certaines formations politiques se réclamant ou non, de “la gauche“) auraient peut-être dû prendre plus au sérieux les manifestants auto-organisés de ce samedi et leurs revendications.
Pour beaucoup de ces manifestants, c’était leur première manif. Beaucoup d’entre eux aussi, étaient sans doute, lors des dernières élections, dans le camp des abstentionnistes. Et peu importe si certains avaient voté pour les fachos.
Ils étaient là, aujourd’hui, unis, malgré, c’est vrai, de profondes différences de motivations, pour afficher leur immense dégoût du macronisme au pouvoir et de ceux qui précédaient Macron tout autant, unis pour afficher leur détermination à les “dégager“ tous.
Il va bien falloir pourtant, que la première étape de ce qu’il faut bien appeler une révolution citoyenne, qui démarre avec l’envie d’imposer au pouvoir la raison de la rue, puisse déboucher à terme sur des revendications politiques, sous peine d’être absorbée uniquement par les slogans délirants et si dangereux du fascisme !
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Le mouvement révolutionnaire en jaune | Jean-Luc Mélenchon
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