Il y a eu un avant, il y aura un après.
"Le jour d’après ne sera pas un retour au jour d’avant. Beaucoup de certitudes et de convictions seront remises en cause". (Emmanuel Macron)
Le monde d’avant
Dans le monde d’avant, il fallait produire de plus en plus, non pour la satisfaction des besoins réels des gens mais pour la satisfaction de besoins artificiellement créés, au détriment même de la planète et au bénéfice de quelques-uns.
Car dans le monde d’avant, 1% de la population mondiale possédait plus que les 99% restants.
Dans le monde d’avant, ces Riches-là, pour le devenir, le rester et accroître encore leurs avantages privilégiés, avaient transformé le monde entier en une seule cour de récréation. Ils avaient mondialisé l’économie, celle qui autrefois, leur permettait d’accumuler du capital par la possession des moyens de production et d’échange et qui aujourd’hui leur permettait de jouer sur les marchés financiers comme sur un tapis de casino. Ils avaient ainsi poussé des peuples entiers à se déplacer, que ce soit pour échapper aux guerres incessantes ou pour chercher à mieux se nourrir, à mieux vivre. Ils avaient ainsi contribué à la destruction ou à l’épuisement des ressources de la vie sur la planète.
Dans le monde d’avant, pour parvenir à cette mondialisation libérale, ils avaient utilisé la guerre ou poussé à la signature de multiples traités, tous promouvant toujours plus le libre-échange, en faisant croire à une concurrence libre et non faussée.
Dans ce monde d’avant, les mots eux-mêmes avaient été pervertis et il n’était plus question d’esclaves, d’ouvriers ni même d’employés, mais de collaborateurs, fussent-ils regroupés en nations. Pour parvenir à ce statut envié, il fallait être meilleur que le voisin, ou que la nation voisine, de développer ses compétences pour libérer son énergie, faire preuve de sa compétitivité, ne pas hésiter à faire des sacrifices, etc.
Dans le monde d’avant, de moins en moins de service public, de moins en moins d'état capable d'anticiper les besoins réels et futurs du plus grand nombre et planifier leur réalisation.
Dans le monde d’avant, c’était le règne du “chacun pour soi“.
Chez nous, récemment, dans le monde d’avant, des gilets jaunes étaient en révolte depuis plus d’un an.
Chez nous, récemment, dans le monde d’avant, une écrasante majorité de gens, y compris des avocats, des cheminots, des postiers, des médecins, des traminots, des enseignants, mais aussi des Urbains habitants de quartiers délaissés, des Ruraux agriculteurs ou non, se battaient par la grève ou les manifestations pour le climat ou contre la vie chère, la malbouffe, la réforme des retraites voulue par le gouvernement et même plus généralement contre la casse des services publics.
Chez nous, récemment, dans le monde d’avant, entre autres, le monde médical était en lutte contre la casse de l’hôpital public organisée par le gouvernement. Les infirmières, les aides-soignantes, les médecins, urgentistes ou non, étaient en lutte et en colère.
Chez nous, récemment, dans le monde d’avant, la lutte parlementaire était aussi menée par la France Insoumise et par le Parti Communiste français, même si la droite et l’extrême droite faisaient semblant de s’y mêler.
Un caillou dans la chaussure ?
Ce n’est pourtant pas la crise politique mais bien une crise sanitaire qui va peut-être remettre en question tout ce monde d'avant.
Sentez-vous, comme moi, combien nous vivons actuellement une étrange période ? À quel point les idéologies, les poncifs du monde d’avant sont inefficaces et inadaptés ? La crise sanitaire actuelle permettra-t-elle une utile remise en question ? Une révolution ? Ouvrira-t-elle enfin la voie aux jours heureux ?
Mais tout d’abord, avant de tenter une réponse, penchons-nous sur le trimestre écoulé pour mieux se rendre compte de la nature et de la taille de ce caillou glissé dans la chaussure de l’Ancien monde.

États d’urgence sanitaire
Nous allons, dans ce chapitre, passer en revue l'histoire de la pandémie à travers l'exemple de quelques pays : la Chine, la Corée du Sud, l'Italie, l'Espagne et bien sûr, la France. Mais intéressons-nous d'abord au virus qui a causé cette pandémie et cette crise sanitaire mondiale : le coronavirus. Nous évoquerons aussi quelques thèses sur son origine.
Un virus chinois
La séquence actuelle a commencé en Chine. Avant elle, bien peu de Français connaissaient la ville de Wuhan et ses 11 millions d’habitants dont 8,9 intra-muros, capitale de la province du Hubei, au centre de la Chine, province peuplée quant à elle de 59 millions d’habitants ; certains historiens savaient cependant que la Révolution chinoise nationaliste de 1911 fomentée par Sun Yat-Sen avait commencé par la révolte d’une caserne de la ville.
Comptoir français à l’époque de la colonisation, Wuhan accueillait pourtant jusqu’ici de nombreux investisseurs français (Citroën, Peugeot, Valéo, ...).
C’est ici que débuta en novembre, décembre 2019 ou janvier 2020 (Suivant l’hypothèse retenue) l’épidémie de coronavirus en Chine devenue officiellement (d’après l’OMS) le 11 mars 2020 une pandémie dont on peut parier que les conséquences remettront en tous cas en question l’économie planétaire.
Virologie
Devant l’ampleur médiatique prise très tôt par cette épidémie, nous sommes tous, par la force des choses, devenus experts en virologie et nous savons maintenant plein de choses sur les virus qu’ils soient corona ou non.
Rappelons tout de même quelques bases : Un virus est un agent infectieux nécessitant un hôte, souvent une cellule, dont il utilise le métabolisme et les constituants pour se répliquer.
3600 espèces de virus ont été jusqu'ici répertoriées dont 129 seulement sont pathogènes.
Coronavirus (qui signifie virus à couronne) est un genre de virus découvert dans les années 60, dont une variante (le SARS CoV) a déjà été responsable de l’épidémie de SRAS (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère) en 2002-2004 et de celle de MERS (Syndrome Respiratoire du Moyen-Orient) en 2012.
4 autres types connus de Coronavirus infectent régulièrement l’homme, avec moins de gravité, provocant les rhumes avec fièvres et certains maux de gorge.
Cette fois, c’est le SARS Cov 2, qui est responsable d’une nouvelle et grave maladie, le Covid 19.
De la chauve-souris à l'homme via le pangolin
Ce virus appartient à la même espèce virale SARSr-CoV.
Avec ses 125 nanomètres de diamètre (un nanomètre, c'est un milliardième de mètre), c'est le plus grand des virus à ARN (légèrement plus grand que les virus de la grippe, du SRAS et du MERS). Son ancêtre est probablement un virus de chauve-souris, qui pourrait avoir transité et muté chez le pangolin.
Ce mammifère, qui ressemble au tatou, se nourrit essentiellement de fourmis et de termites et vit surtout dans les forêts et savanes d'Afrique et de l'Asie du Sud-Est où il est particulièrement ciblé par les braconniers, car en médecine traditionnelle chinoise, manger du pangolin est supposé soulager les rhumatismes ; son sang favoriserait la circulation sanguine ; sa bile soignerait la vue et diminuerait l'irascibilité. Il est aussi chassé pour ses écailles.
Près de 100 000 pangolins sont ainsi victimes chaque année en Asie et en Afrique d'un trafic illégal, largement devant les éléphants ou les rhinocéros, dont les cas sont bien plus médiatisés.
Voilà qui explique sa présence comme marchandise vivante au marché de Wuhan. C'est probablement lui qui a transmis le virus au contaminé n° zéro. C'est en tous cas ce qu'avait déclaré, dès le début de la crise, Georges F. Gao, le directeur du Centre Chinois de Prévention et de Contrôle des Maladies.
Le lancet lance les théories du complot
Pour la première fois, un article publié dans “le Lancet“ émettait comme hypothèse que le marché du Huanan de Wuhan, le “Seafood Wholesale Market“, pourrait ne pas être à l'origine de l'infection. Il y était rappelé que le premier patient -dont on apprenait à cette date qu'il remonterait au 1er décembre 2019- (date qui ne va cesser d'évoluer) n'avait eu aucun contact avec ce marché. "Aucun lien épidémiologique n'a été trouvé entre le premier patient et les cas ultérieurs" écrivaient les signataires de l'article. 13 des 41 cas confirmés n'auraient pas eu de lien avec ce marché, toujours selon ces mêmes sources.
La théorie du complot - américain
Ces dernières semaines, Zhong Nanshan, spécialiste chinois des maladies respiratoires et vétéran de la lutte contre l'épidémie de SRAS dès 2002 (il a découvert le coronavirus qui en était responsable) a évoqué la possibilité que la source du virus responsable du Covid-19 ne soit en fait pas la Chine. Une hypothèse aux relents conspirationnistes aussitôt reprise à son compte par Pékin, qui ne supporte que difficilement le terme “virus chinois“, utilisé avec le plus grand mépris raciste par Donald Trump.
Le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Zhao Lijan a en outre publié une vidéo du directeur des Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), Robert Redfield, déclarant devant le Congrès que certains Américains que l'on croyait morts de la grippe saisonnière avaient été trouvés , après leur décès (dont il ne précise pas la date), porteurs du nouveau coronavirus. Les premiers morts américains l'auraient été dès Octobre alors que le virus n'apparut en Chine qu'en Novembre ! “La CDC prise en flagrant délit. Quand le patient zéro est-il apparu aux États-Unis ? Combien de personnes ont-elles été infectées ?“ a écrit M. Zhao.
“Il est possible que ce soit l'armée américaine qui ait apporté l'épidémie à Wuhan. Les États-Unis doivent être transparents et doivent publier leurs données ! Ils nous doivent une explication !“ insiste Zhao Lijian. Et certains de mettre en cause les armes biochimiques américaines
Transportons-nous pour vérification au Maryland et plus précisément dans la ville de Frédérick, à 70 km au nord-ouest de Washington.
On y trouve en effet, à quelques encablures du centre ville, un centre médical militaire américain, le “United States Army Medical Command“ installé dans le Fort Detrick. Historiquement, c'était une base du programme américain d'armes biologiques, et ce jusqu'en 1969. Plus récemment c'était un centre de recherche biomédicale, abritant le quartier général et principal laboratoire de l'USAMRIID (United States Army Medical Research Institute of Infectious Diseases) - Institut médical de recherche sur les maladies infectieuses de l'armée des états-Unis).
Or ce centre de recherches sur les armes biochimiques aurait fermé de façon surprenante, car sans préavis, en juillet 2019. Pourquoi ? demandent les Chinois.
La délégation américaine aux Jeux Militaires Mondiaux, une compétition omnisports disputée à Wuhan du 18 au 27 octobre 2019, avait-elle un quelconque rapport avec Fort Detrick et aurait-elle pu apporter le virus en Chine ?
Une autre théorie du complot - chinois, cette fois
Le 15 février, dans un article publié sur une plateforme nommée “ResearchGate“ (qui n'a aucune valeur scientifique), deux universitaires chinois déclaraient que le nouveau coronavirus ne provenait pas du marché de Wuhan, mais "d'un laboratoire de Wuhan".
L'article qui cherchait à instiller le doute, arrivait après une autre déclaration, cette fois provenant du site Web Zero Hedge : ce site de Fake News accusait l'Institut de Virologie de Wuhan, qui dispose d'un P4, laboratoire de haute sécurité, d'être à l'origine de la fuite d'un virus manipulé par les chercheurs. Selon ces rumeurs, le nouveau coronavirus aurait été volé dans un laboratoire au Canada et militarisé par le gouvernement chinois.
Le 19 février, face à cette avalanche de rumeurs, le Lancet (un des plus célèbres journaux médicaux au monde) vint à la rescousse des scientifiques chinois en publiant une déclaration condamnant l'apparition de ces théories du complot. L'article concluait que ce coronavirus était originaire de la faune, tout en mettant en garde sur la façon dont les rumeurs créent des peurs et des préjugés qui mettent en péril les collaborations internationales dans la lutte contre le virus.

L'épidémie en Chine - pas à pas - et les réponses des “autorités“
Quoi qu'il en soit de son origine, le virus s'est répandu à Wuhan dès, semble-t-il, novembre 2019 (et non janvier 2020, comme l'avaient initialement signalé les autorités chinoises).
En décembre 2019, une série de cas de pneumonie, de cause inconnue, fut répertoriée à Wuhan. Des analyses approfondies firent ensuite état d'un nouveau coronavirus qu'on appela 2019-nCoV.
C'est un article de la BBC du 3 janvier 2020 qui mentionna le premier ces infections en Chine. 44 personnes auraient été touchées, dont 11 “graves“. Le virus serait apparu sur un marché aux poissons et animaux sauvages à Wuhan. Des informations ont depuis révélé que le tout premier cas, un patient de 55 ans, remonterait en réalité au 17 novembre 2019.
Les 11 et 12 janvier 2020, l'OMS reçut des informations détaillées : les données indiquaient clairement que la flambée d'infections était associée à des expositions sur un marché aux poissons à Wuhan. La Commission nationale chinoise avait dépêché un groupe d'experts à Wuhan pour faciliter les opérations de riposte au niveau local.
Les autorités nationales signalaient avoir pris les mesures suivantes :
763 contacts proches (dont des agents de santé) suivis : aucun autre cas d'infection par le nouveau coronavirus.
La Commission sanitaire municipale de Wuhan avait procédé à la recherche active des cas et les enquêtes rétrospectives sur la grappe de cas actuels achevée.
Le marché de gros aux poissons du Huanan avait été temporairement fermé le 1er janvier pour être assaini et désinfecté.
À ce stade, il n'y avait pas encore de preuve évidente de transmission inter-humaine. Les autorités chinoises continuaient à assurer une surveillance intensive à appliquer des mesures de suivi et à mener des enquêtes épidémiologiques.
Mi janvier : l'accélération
Un premier décès (patient de 61 ans) survint parmi les 41 cas confirmés. Le patient décédé présentait des affections sous-jacentes graves.
Le 12 janvier, la Chine communiqua la séquence génétique du nouveau coronavirus.
Le lendemain, un premier cas fut découvert en dehors de la Chine : en Thaïlande, une femme en provenance de Wuhan avait, en effet, été détectée positive au coronavirus. Elle expliquera qu'elle ne s'était jamais rendue au marché aux poissons et animaux sauvages de Huanan, à Wuhan, où les suspicions d'infections entre humains et animaux existaient depuis le début.
Le 15 janvier, les autorités chinoises effectuaient l'annonce d'une transmission possible entre humains. Ce même jour, à Hong-Kong, 71 personnes qui s'étaient rendues à Wuhan, étaient hospitalisées souffrant de problèmes respiratoires. 60 seront autorisées à rentrer chez elles, la présence du virus n'ayant pas été diagnostiquée.
Un 2ème patient, un homme de 69 ans décéda à Wuhan.
Le 22 janvier 2020, soit 10 jours après la première mort officielle, les autorités chinoises mettaient la ville de Wuhan en quarantaine. Plus aucun train ni avion ne devait quitter la capitale de la province du Hubei. 555 personnes étaient déclarées contaminées, 17 avaient perdu la vie.
Le 24 janvier, la Chine entrait dans son long congé du “Nouvel An de l’Année du Rat de métal". Des centaines de millions d'habitants s'apprêtaient à circuler à travers tout le pays pour les fêtes. L'information de la mise en quarantaine de Wuhan ayant été promulguée dans la nuit, nombreux sont ceux qui avaient déjà quitté la ville... en voiture. La température corporelle des conducteurs était néanmoins prise aux sorties des autoroutes. Une dizaine d'autres villes chinoises étaient bouclées. Des millions de personnes étaient comme assignées à résidence.
Le Président XI Jinping s’exprima publiquement pour la première fois au sujet de l'épidémie et demanda à ce qu'elle soit résolument "enrayée".
De Pékin à Shanghai, des masques apparurent sur tous les visages, dans les lieux publics et le métro.
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne recommandait pas de restriction de voyages mais d'établir des dépistages dans les aéroports. Elle demanda aussi "à tous les pays" de mettre en place des mesures pour détecter les cas de coronavirus.
Le 26 janvier, plus de 50 personnes étaient décédées en Chine et 2.000 personnes étaient contaminées. Les autorités chinoises, à travers Gao Fu, responsable du Centre chinois de contrôle et prévention des maladies, expliquaient "que le virus n'est pas aussi puissant" que celui du SRAS à l'origine d'une épidémie meurtrière en 2002-2003, mais qu'il était "plus contagieux". (Le SRAS avait provoqué la mort de 774 personnes dans le monde, dont 349 en Chine continentale et 299 à Hong Kong).
Les autorités françaises se préoccupaient du rapatriement des ressortissants français de Wuhan.
Le 27 janvier 2020, en Chine, l'épidémie comptabilisait 80 morts avec 2.744 cas de contaminations confirmés, et plus de 6.000 cas suspects.
Le 28 janvier, les autorités chinoises annonçaient à Wuhan, la construction en un temps record d'un nouvel hôpital. La télévision chinoise CGTN en suivit la construction en direct.
En France, un 4ème cas de contamination était détecté : il s'agissait d'un touriste chinois de 80 ans originaire de la province du Hubei, la plus touchée de Chine.
Le 30 janvier, en Chine, le nombre de patients décédés s'élevait à 38 morts pour cette seule journée, faisant un bond sans précédent depuis le début de l'épidémie. Il portait le bilan total des décès à 170 pour 7.700 personnes diagnostiquées positives. L'OMS changeait alors totalement d'attitude et appelait cette fois "le monde entier à agir".
Ce même jour, la France totalisait 6 personnes touchées. Le pays rapatriait 250 Français et 100 ressortissants européens.
Le 31 janvier 2020, en Chine, le bilan était de 10.000 personnes contaminées et 213 décédées. L'OMS déclara l'urgence internationale.
Le 6 février, en Chine continentale, le bilan des décès s'élevait à plus de 560 morts avec 28.018 cas de contamination. L'OMS annonça le décès du Dr. Li Wenliang, ophtalmologue à l'hôpital central de Wuhan, où il était hospitalisé depuis 3 semaines. Accusé par les autorités chinoises d'avoir propagé de fausses rumeurs sur l'apparition d'une maladie proche du SRAS, il avait été arrêté et interrogé par la police, soulevant l'indignation d'une partie de la population. Âgé de 34 ans, il avait tenté, avec 7 autres confrères - de mettre en garde les autorités chinoises sur la gravité de la situation à Wuhan et le danger de la maladie "dès le début du mois de décembre 2019".
Le 7 février, des scientifiques de l'Université d'agriculture du sud de la Chine identifiaient le pangolin comme possible hôte "intermédiaire" du virus. L'animal "réservoir" étant toujours la chauve-souris.
Le 14 février, le nombre de morts en Chine continentale depuis le début de l'épidémie s'élevait à 1400 personnes avec près de 64 000 personnes contaminées.
De l’épidémie en Chine à la pandémie mondiale
Le 12 mars 2020, l’OMS, par la voix du docteur Tedros Adhanopm Ghebreyesus, son directeur général, déclarait que la COVID-19 pouvait être qualifiée de pandémie en raison de la hausse rapide du nombre de cas en dehors de la Chine au cours de ces 2 dernières semaines et du nombre croissant de pays touchés.
À la date du 19 mars 2020, la pandémie touchait désormais 157 pays, avec 212 691 cas et 8 957 morts.
Le 20 février, La maladie apparue en décembre à Wuhan (en réalité dès 17 novembre) avait contaminé plus de 75 000 personnes, dont plus de 2 000 mortellement.
Le 21 février, l'apparition de nouveaux cas de contamination au coronavirus en Corée du Sud, en Iran, ainsi que dans des hôpitaux et prisons chinoises, relançait les inquiétudes sur la propagation d'une épidémie qui avait déjà fait plus de 2.200 morts. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) appelait désormais la communauté internationale à "frapper fort", sans attendre, contre ce virus qui avait contaminé plus de 75 000 personnes en Chine et 1 100 ailleurs dans le monde.
Depuis lors, l'épidémie n'a cessé de progresser à travers la planète, chaque jour augmentant de façon exponentielle le nombre de personnes infectées et décédées.
Au 28 mars, environ 630 000 cas cumulés sont confirmés dans le monde, dont environ 138 000 personnes guéries et 29 000 morts. Ce sont 199 pays et territoires qui sont touchés par cette crise sanitaire mondiale, avec des foyers majeurs en Chine, en Italie, aux États-Unis, en Espagne en Allemagne, en Iran et en France.
Le principal foyer de contamination est désormais situé aux États-Unis d'Amérique.
Fin de l'épidémie en Chine, la courbe redescend enfin
Dès le début du mois de mars, les cas de contamination avaient commencé à diminuer (15 le 12 mars). Tedros Adhanom Ghebreyesus est formel : “la Chine est en train de maîtriser l’épidémie de coronavirus“, déclare-t-il le 9 mars. Sur les 80 000 cas rapportés, 70% ont guéri.
Certaines entreprises ont été autorisées à reprendre le travail, 80% des chantiers de grands travaux ont ré-ouvert : Voie à grande vitesse entre Pékin et Shenyang ou installation du nouvel aéroport de Chengdu au Sichuan par exemple.
Mais les entreprises doivent auparavant être inspectées pour vérifier que les mesures de protection suffisantes ont bien été prises, telles qu’une désinfection à l’entrée, des possibilités de prendre la température et de distribuer des masques au moins deux fois par jour. Elles doivent aussi attendre que leurs salariés soient présents. À la mi-janvier, plusieurs dizaines de millions de salariés sont partis dans leur province d’origine. Lorsqu’ils reviennent, ils sont soumis à quatorze jours de quarantaine.
Le gouvernement chinois a annoncé une réduction des prélèvements sociaux et une baisse des taux d’intérêt. La banque centrale chinoise a annoncé quant à elle l’injection de 1200 milliards de yens (154 milliards d’euros) en faveur des entreprises.
La Chine multiplie désormais les envois de masques partout dans le monde. Confronté à une pénurie de masques fin janvier au début de l'épidémie, Pékin a rapidement sonné la mobilisation générale de tout son appareil industriel pour produire le plus possible de masques. La Chine, qui pouvait produire « seulement » 20 millions de masques par jour début février, affirmait, moins d'un mois plus tard, avoir une capacité de production journalière de 116 millions, dont 1,66 million de N95.
Cette montée en puissance ne s'est pas limitée aux masques. Les vêtements de protection médicale sont passés de 80.700 pièces par jour à plus de 300.000 tandis que les autorités ont affecté des équipes de surveillance dédiées au sein des usines pour s’assurer que la production de respirateurs et autres appareils médicaux ne souffrait pas de rupture dans la chaîne d’approvisionnement.
L’épidémie et son traitement en Corée du Sud
Le premier cas confirmé de coronavirus fut détecté en Corée du sud le 20 janvier 2020 et concernait une femme chinoise ayant voyagé à Wuhan. Dès l'apparition de ce premier cas, la Corée du Sud se tourna vers une politique de dépistage massif.
La progression de l'épidémie fut relativement bien contenue pendant les premières semaines. Au 17 février, 30 cas étaient confirmés, parmi lesquels 12 étaient guéris.
Mais c'est le 18 février que survint le début de l'explosion des cas lorsqu'une sexagénaire du mouvement controversé Shincheonji de Jésus (accusé d’être une secte) fut diagnostiquée, alors qu'elle présentait de la fièvre dès le 10 février 2020 mais avait refusé de passer le test de dépistage. Dans l'intervalle, elle avait assisté à deux services religieux, réalisé des aller-retours entre l'hôpital et son domicile ainsi que passé une soirée dans un buffet, côtoyant 1 160 personnes.
Le 24 février, plus d'un demi-million de personnes avaient signé une pétition demandant la dissolution du mouvement Shincheonji, jugé responsable de la propagation du virus.
Le nombre de cas passa à 50 dès le 19 février, dépassa la centaine le 20 février, puis les 800 le 24 février, faisant de la Corée du Sud le plus grand foyer de contagion en dehors de la Chine en nombre d'individus détectés porteurs de la maladie.
Si cette propagation de la maladie provoqua une vague de colère dans la population, sa gestion par le gouvernement suscita de l'espoir. Le président Moon Jae-in, qui provoqua des réactions négatives dans un premier temps pour avoir laissé ouverte la frontière chinoise, vit sa cote de popularité remonter ensuite.
La courbe des nouveaux cas confirmés s'aplatit en effet considérablement à partir du début du mois de mars, autour de 8 000 puis 9 000 cas, bien en-dessous des dizaines de milliers de l'Italie, de l'Iran, de l'Espagne, de la France et des États-Unis.
La contamination entraîna l'annulation ou le report d'événements tels que la rentrée scolaire, les événements sportifs et culturels, ainsi que des exercices militaires. La banque de Corée baissa sa prévision de croissance économique.
La gestion de la pandémie fut caractérisée par le dépistage massif (de l'ordre de 20 000 tests par jour), et par la communication transparente du gouvernement et la responsabilisation de la population. Il n'y eut pas de confinement généralisé.
Au 11 mars, le nombre de sujets recensés positifs à la maladie dans le pays s'élevait à 7 869, parmi lesquels 60 morts et 333 rétablis, ce qui représente un taux de létalité de 0,76 % nettement inférieur aux 3,4 % annoncés par l'OMS.
Le nombre de morts étant très inférieur également à ce qu’il fut dans d’autres pays, cela valut à la Corée du Sud d'être considérée comme un modèle de lutte contre la maladie. Plusieurs pays comme l'Allemagne ont adopté une politique semblable à celle menée en Corée du Sud.
L’épidémie explose en Italie

Elle se propagea à partir du 31 janvier 2020, lorsque deux touristes chinois furent testés positifs pour le SARS-CoV-2 à Rome. Un groupe de cas de COVID-19 fut ensuite détecté, à commencer par 16 cas confirmés en Lombardie le 21 février , 60 autres cas ailleurs signalés le même jour.

Au 28 février, il y avait 21 décès et 888 cas confirmés dans le pays.
Au 9 mars, le nombre de personnes recensées positives à la maladie dans le pays s'élèvait à 9172, parmi lesquelles 463 morts (dont 333 morts en Lombardie) et 724 guéris. Il fut établi que 10 % des contaminés en Lombardie faisaient partie du corps médical.
Le 10 mars, tout le pays fut placé en confinement : les déplacements furent limités pour le travail, pour des soins de santé ou pour acheter de la nourriture et tout rassemblement interdit sous peine d'amende ou de trois mois de prison.
La barre des 10 000 cas fut dépassée avec 10 149 personnes infectées, dont 631 morts. La Lombardie comptait 5791 cas et 468 morts.
Le 12 mars, la quarantaine nationale s’installa progressivement. On dénombrait désormais 15 113 cas confirmés ainsi que 1 016 décès. Les autorités italiennes firent savoir à leur population que le nombre réel de personnes infectées était beaucoup plus élevé et ne pouvait être connu précisément, par manque de tests.
Le nombre de morts (3 405 morts) dépassa le 19 mars celui enregistré en Chine (3 245 morts).
L’épidémie en Espagne est particulièrement violente

Elle a débuté officiellement le 31 janvier, date à laquelle un touriste allemand a été testé positif au SARS-CoV-2 sur l'île de La Gomera, dans l'archipel des Canaries. Le même jour, 21 rapatriés espagnols sont arrivés à la base aérienne de Torrejon de Ardoz, près de Madrid, après une escale sur la base britannique de Brize Norton (Angleterre). Lors de l’escale, les ressortissants britanniques avaient pu quitter l’appareil, mais les 21 Espagnols plus 27 citoyens de plusieurs états européens furent placés en quarantaine à leur arrivée à Madrid. Le lendemain, le nombre de cas explosa, passant à 4209 et le nombre de morts à 121.
L’état d’alerte fut décrété le lendemain.
Au 8 mars, il y a 643 cas confirmés du COVID-19, 17 morts et 30 guéris.
La maladie progresse rapidement en 24 heures, le 9 mars, l’Espagne compte 909 cas, 25 morts et 32 guéris. Au Pays basque, le nombre des personnes atteintes est passé de 102 à 149 le 9 mars en 24 heures. Cette région est la plus touchée après celle de Madrid où ce chiffre a plus que doublé en 24 heures, passant de 202 à 469.
Au 9 mars au soir, l'Espagne déclare 1 231 cas et 30 morts.
Le 10 mars, 674 cas et 35 morts.
Le 11 mars, 2188 cas et 49 morts.
Le 12 mars, 3059 cas et le nombre de morts est passé de 48 à 84 en 24 heures.
Le 13 mars, 4209 cas et 91 morts.
Le président du gouvernement, Pedro Sánchez, décréta l'état d’alerte pour une durée initiale de quinze jours à partir du samedi 14 mars.
Cet état d'alerte exigeait des habitants qu'ils restent à la maison pour deux semaines sauf dans les cas d'achat de nourriture ou de médicaments, de trajet domicile-travail ou hôpital. Cela incluait la fermeture des boutiques non essentielles telles que bars, restaurants, cafés et cinémas. Parmi les boutiques restant ouvertes, se trouvaient : les supermarchés, les petites boutiques alimentaires, les pharmacies, les stations-essence et les magasins de fourniture pour animaux de compagnie. La présence de public dans les rues n'était admise que pour ces seules raisons : achat de nourriture ou de médicaments, trajets domicile-travail, trajet pour aller chercher les enfants ou des personnes âgées ou handicapées ou spécialement vulnérables, et déplacements aux bureaux financiers ou assurantiels.
Cela a conduit à annuler la Semaine sainte à Séville ainsi que dans d'autres villes touristiques.
Le 12 mars 2020, à la bourse de Madrid, l'indice Ibex 35 chuta de 14%.
Le 25 mars, un groupe d'une ville du sud de l'Espagne caillassait et bloquait des ambulances transportant 28 personnes âgées atteintes du coronavirus vers une résidence où elles devaient être prises en charge au motif que le confinement perturbait les trafics illégaux. En effet la ville tait une plaque tournante du trafic de drogue et de cigarettes.
À cause de ce virus, l'Espagne fit donc face elle aussi à une crise économique, sociétale, sociale et politique autant que sanitaire.
Au 26 mars, l'Espagne comptait déjà plus de morts que la Chine.
Le parti de gauche, Unidas Podemos, qui participe à la coalition gouvernementale, réclama la mise en place immédiate d'un revenu de base, universel et pérenne, autour de 1100 euros selon la situation des ménages.
Et quid de la France ?

Janvier
Le 24 janvier 2020 au soir, en France, le ministère de la Santé confirmait que trois premiers patients étaient atteints par le Coronavirus et hospitalisés. Ils furent présentés comme "les premiers cas européens". Sur les trois cas, deux s’étaient rendus en Chine : il s'agissait d'un couple de respectivement 31 ans et 30 ans, hospitalisé à Paris, le 3ème, un proche parent de l'un d'eux, âgé de 48 ans, était hospitalisé à Bordeaux.
Le même jour, des scientifiques de l'Institut Pasteur se lançaient à leur tour dans le séquençage du génome viral du coronavirus sur la base d'échantillons prélevés sur ces trois patients.
Au même moment, deux scénarios de diffusions de la maladie Covid-19 étaient établis par l'Inserm, l'un à haut risque, l'autre à bas risque. Étant donné les flux aériens, il était ainsi estimé que les pays les plus exposés pourraient être l'Allemagne et le Royaume-Uni. L'Italie (comme la France ou l’Espagne) était passée sous les radars.
À Paris, le 27 janvier, les chercheurs de l'institut Pasteur, responsables de la surveillance des virus respiratoires en France, achevaient le séquençage de l'ensemble du génome du coronavirus dit "2019-nCoV", devenant ainsi la première institution en Europe à avoir séquencé le génome du virus.
Le 31 janvier, 220 Français rapatriés de Chine atterrissaient à Istres, à bord d'un Airbus de l'escadron de transport 3/60 Esterel stationné à la base aérienne 110 de Creil, dans l'Oise. Les rapatriés sont placés en quarantaine dans un centre de vacances de Carry-le-Rouet mais pas le personnel.
Février
Le 2 février, un second rapatriement de ressortissants français atterrit à Istres.
Un 3ème rapatriement est organisé par les Britannique pour 38 Français.
La ministre de la Santé explique : “Nous avons tout prévu !“
Le 18 février, en pleine crise du coronavirus, Agnès Buzyn fut démissionnée de son poste de ministre de la Santé pour prendre la suite du candidat LREM à la Mairie de Paris, Benjamin Griveaux, lequel avait renoncé à sa candidature après le scandale provoqué sur les réseaux sociaux par la fuite d'une vidéo de sa masturbation, qu'il avait lui-même filmée, avant de l'envoyer à une ex-maîtresse.
Le 21 février, une trentaine de Français restés à Wuhan sont rapatriés par l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle et placés en quarantaine dans le Calvados.
Le premier Français mort du Covid-19 est un enseignant de l'Oise. Il avait 60 ans. En arrêt de maladie depuis 12 jours, il est mort le 25 février d'une embolie pulmonaire dans le service de réanimation de la Pitié-Salpêtrière.
Mais la France se flatte alors de disposer d'un plan de réaction à la pandémie. Il comporte 4 stades :
Le stade 1 est celui où “le virus n'est pas en circulation générale dans la population“. Il doit permettre de freiner la propagation du virus en France. D'aucuns pensent même que la France fera bien mieux que l'Italie et échappera à l'épidémie.
Le stade 2 a pour objectif de freiner la propagation du virus et à le circonscrire géographiquement dans des “clusters“. C'est fondamental si on ne veut pas que les services des hôpitaux, déjà épuisés et amaigris par la cure d'austérité longuement prônée par les gouvernements successifs, ne soient très vite débordés par la vague qu'on commence à voir arriver.
Le stade 3 correspond à une circulation libre du virus sur le territoire. Il n'y a plus qu'à soigner les malades.
Le stade 4 constate le retour à la normale avec si possible l'immunisation d'une grande partie de la population.
Le stade 1 est déclenché le 23 février. Le 25, premier mort. Le 25 et le 26, 5 autres personnes sont diagnostiquées atteintes de Covid 17. 20 autres le sont le 27.
Il y en a 58 le 28 dont 18 dans l'Oise. Deux autres foyers sont repérés en Haute-Savoie, à la Balme-de-Sillingy (6 cas) et à Annecy (6 cas).
La doctrine gouvernementale est alors le confinement des personnes atteintes ou susceptibles de l'être, ceci afin d'éviter le démarrage d'une épidémie. Ainsi, dans l'Oise, 200 membres du personnel hospitalier sont confinés chez eux dès le 26 février et pour une durée de 14 jours après le passage dans les hôpitaux de Compiègne et de Creil de deux patients infectés.
Le stade 2 est déclenché finalement le 29 février alors qu'il y aurait 100 personnes infectées et 2 morts.
Dans l'Oise, où on a 36 cas, les écoles des communes touchées sont fermées. La présence du virus en divers points du territoire ne justifie plus le confinement des personnes de retour des “zones à risques“, notamment la Chine et l'Italie. D'ailleurs, l'Italie est en train de réussir à circonscrire l'épidémie, argumente Olivier Véran le successeur d'Agnès Buzyn à la Santé pour justifier que le match de foot Lyon-Turin ait pu se tenir le 26 février avec la présence dans le stade et dans la ville de 3000 supporters transalpins.
Mars
Dans l'Oise, les rassemblements furent interdits, les habitants invités à limiter leurs déplacements et les écoles des communes touchées, fermées.
Au niveau national, les manifestations de plus de 5 000 personnes furent interdites.
Le lendemain, les premiers cas Outre-Mer furent diagnostiqués dans les Petites Antilles, à Saint-Barthélémy et à Saint-Martin.
Le 2 mars, le nombre total de cas confirmés s'élevait à 191 (mais, comme on ne testait pas tout le monde, ce nombre reste indicatif). Parmi eux, le tiers est dans l'Oise. Les 3/4 des cas français avaient encore une origine identifiée. 20% au mois d'entre eux provenaient des zones à risque à l'étranger. 12 régions étaient touchées et 5 d'entre elles avaient plus de 10 cas.
Dans le Morbihan (19 malades), 10 écoles primaires et 7 établissements du secondaire des communes concernées furent fermés par arrêté préfectoral.
Le Premier ministre indiqua que “l'objectif est de ralentir pour empêcher ou au moins retarder la libre circulation du virus sur le territoire, ce qui marquerait l'arrivée dans la phase 3, c'est-à-dire l'épidémie proprement dite de coronavirus en France.“
Du 3 au 5 mars, 30 personnes, porteuses du virus, participent à un rassemblement évangélique organisé par l'Église Porte Ouverte Chrétienne à Mulhouse (Haut-Rhin), brassant environ 2000 personnes chaque jour du 17 au 21 février (Les fidèles pouvaient être potentiellement différent chaque jour, rendant le traçage de la contagion très difficile, voire impossible.).
Le 5 mars, Le rythme des décès s'accélère avec 3 morts, portant à 7 le nombre total de morts. L'ensemble des régions métropolitaines et la Guyane sont déjà touchées. Les principaux foyers sont dans l'Oise (99 cas), la Haute-Savoie (30 cas à La Balme de Sillingy) et le Morbihan (20 cas).
Le 6 mars, 81 cas ayant été détectés en 24 heures à Mulhouse, le préfet déclara que les moyens n'étaient plus suffisants pour hospitaliser systématiquement tous les cas suspects. Seuls les plus graves le seront. Il parle de “stade 2 avancé“. Dans le département, d'autres écoles sont fermées et les rassemblements de personnes limités.
Les inquiétudes économiques occasionnent un krach boursier mondial la deuxième semaine de mars. La Bourse de Paris s'écroule et connaît ses pires séances, surpassant la crise des subprimes de 2008.
Un premier député, Jean-Luc Reitzer, est testé positif et hospitalisé à Mulhouse.
Franck Riester, ministre de la culture, est testé positif le 8 mars. Ce même jour, après l'Oise, le Val d'Oise, le Haut-Rhin, le Bas-Rhin, Mulhouse et le Morbihan, Ajaccio fait partie des foyers d'épidémie où sont prises des mesures renforcées, la ville regroupant 23 cas. Les établissements scolaires et les crèches sont fermés et les rassemblements de plus de 50 personnes prohibés.
Au niveau national, il est annoncé le 9 mars que les rassemblements de plus de 1000 personnes sont maintenant impossibles. Le gouvernement maintient un stade 2, différencié selon les territoires.
Dorénavant seuls les cas graves seront hospitalisés et les médecins de ville doivent assurer un filtrage.
Le 11 mars, toutes les visites aux EHPAD sont interdites.
Un nouveau foyer de contamination se révèle à Montpellier.
Intervention de Macron à la télévision et stade 3

Le 12 mars, dans une déclaration télévisée, le Président de la République, Emmanuel Macron, décrète la fermeture des crèches, écoles, collèges, lycées et universités.
Toutes les entreprises pourront reporter “sans justification, sans formalités, sans pénalités“ le paiement des cotisations et impôts dus en mars.
Un mécanisme “exceptionnel et massif“ de chômage partiel est envisagé. Les salariés sont encouragés à pratiquer le télétravail.
Le ministère de la Santé demande la déprogrammation des interventions chirurgicales non urgentes.
Le lendemain, les rassemblements de plus de 100 personnes sont prohibés.
Pourtant, le premier tour des élections municipales, qui devait avoir lieu le dimanche 15 mars, est maintenu. La consigner est : “Restez chez vous mais allez voter !“
Le 14 mars, l'épidémie passe au stade 3. Tous les lieux recevant du public non indispensable à a vie du pays sont fermés.
À partir du 17 mars à 12h, la population est confinée à domicile sauf motifs autorisés, afin de réduire à leur plus strict minimum les contacts et les déplacements. C'est une course de vitesse qui s'engage entre le virus et les capacités hospitalières.
Au 26 mars, le bilan cumulatif publié par l'Agence nationale de santé publique fait état de 29 155 cas confirmés et 1696 décès en milieu hospitalier (ce bilan n'inclut pas les décès survenus dans les EHPAD ou à domicile).
Les inquiétudes économiques occasionnent un krach boursier mondial la deuxième semaine de mars. La Bourse de Paris s'écroule et connaît ses pires séances, surpassant la crise des subprimes de 2008.
Pénurie de lits d'hôpitaux
Au cours des dernières décennies, en raison de politiques volontairement malthusiennes de rentabilisation des hôpitaux; le nombre de lits dans le système hospitalier français a baissé drastiquement, passant de 612 898 en 1982 à 428 987 en 2013, soit une diminution de 30%. Durant la même période, la population française a cru de 18,5%, passant de 55,7 millions d'habitants à 66.
Sachant que le nombre de lits de réanimation dans les hôpitaux est désormais très limité, l'objectif est dorénavant de tenter de freiner la propagation de la maladie sur le territoire français.
Pénurie de masques
Les besoins mensuels en masques FFP2 de la France sont estimés à 56 millions d'unités.
En 2009, l'État détenait 273 millions de masques de protection FFP2 et 1 milliard de masques chirurgicaux, puis la décision a été prise de ne pas renouveler le stocks arrivant à péremption.
Pour Olivier Véran, l'actuel ministre de la Santé, l'État dispose en 2020 de 150 millions de masques chirurgicaux, mais pas de masques FFP2 (qui sont les seuls vraiment efficaces pour lutter contre le coronavirus).
Début mars, les professionnels de Santé pointaient déjà l'absence de réserves et le manque de prévision de l'exécutif qui avait été prévenu depuis au moins 6 semaines !
Dix millions de masques furent alors déstockés mais ce n'étaient pas les bons !
Le ministre des affaires étrangères, Philippe Le Drian, annonça alors (le 18 mars), que la Chine allait livrer 2 millions de masques (mais masques chirurgicaux encore) et 200 00 masques de type N-95 (mais pour toute l'Union européenne).
Dans une tribune du 24 mars, dans Libération, Serge Galam, physicien, chercheur émérite au CNRS, dénonçait par ailleurs les errements du discours officiel justifiant l'inutilité du port du masque pour la population.
En effet, l'argument officiel est de dire que nous n'aurions pas de masques parce que ça ne servirait à rien d'en avoir.
Ce qui n'empêche pas Sibeth N'Diaye, la porte parole d gouvernement, de contester l'utilité des masques (ni d'ailleurs Laurent Nunez, Secrétaire d'État à l'Intérieur, de mentir à la télévision en niant la pénurie).
Pénurie de tests
Aujourd'hui, en France, les tests, qui reposent sur un prélèvement naso-pharyngé et indiquent la présence du coronavirus, sont réservés seulement à 5 types de population :
Les professionnels de santé symptomatiques du COVID-19
Les personnes âgées symptomatiques du COVID-19
Les personnes présentant des difficultés respiratoires sévères ou des co-morbidités.
Les personnes hospitalisées
Les nouveaux foyers d'infection du COVID-19
Le site du gouvernement explique clairement pourquoi : “Tester tous les patients présentant des symptômes conduirait à saturer la filière de dépistage“.
En effet, la France manque de tests.
Selon la Direction générale de la Santé (DGS), 4000 tests sont actellement réalisés par jour, soit plus de 60 000 depuis le début de l'épidémie. C'est peu, comparé à l'Allemagne qui a déjà dépisté 160 000 personnes par semaine et la Corée du Sud en a dépisté 20 000 par jour !
Pourtant, la France va peut-être changer sa politique des tests :
“Oui, la France a vocation à suivre les recommandations de l'OMS“ affirmait Olivier Véran. Le ministre de la Santé s'est engagé à démultiplier le nombre de tests réalisés sur le territoire pour lutter contre l'épidélmie de cornavirus“ Ce qui pourrait peut-être permettrede ne plus confiner tout le monde mais seulement les personnes malades !
Pénurie de respirateurs
“L'épidémie de coronavirus provoque un afflux de patients dans les hôpitaux, où certains services de réanimation sont déjà débordés et risquent de manquer de respirateurs artificiels“ ont récemment alerté des responsables hospitaliers français.
Olivier Véran ment
Les aides internationales

L’Europe aux abonnés absents, la solidarité viendra d’ailleurs.
Le 4 mars, l’Allemagne interdit l’exportation du matériel médical de protection, sauf, “dans certaines conditions“, pour de l’aide humanitaire. Mais le 23 mars, la Sarre, la Rhénanie-Palatinat et le Bad-Wurtemberg ouvrirent leurs hôpitaux aux malades français.
Des experts chinois emportant 250 000 masques ont été envoyés en Iran. Des kits de dépistage expédiés au Pakistan, tandis que le Ministère de la Santé à Pékin multiplie les visio-conférences et les conseils aux autorités sanitaires des pays qui les contactent. C’est le cas de la Biélorussie, du Turkménistan, de l’Arménie.
Auparavant, neuf experts chinois du coronavirus et plusieurs tonnes d'aide sanitaire sont arrivés jeudi 12 mars à Rome à bord d'un vol spécial. L’Italie a annoncé le 10 mars l’achat à la Chine de 1000 appareils d’assistance opératoire, 20 000 combinaisons de protection et 100 000 masques.
Don de la Chine à l’Italie, 700 000 masques et des respirateurs ont quant à eux été volés (saisis) par la République tchèque le 20 mars.
Le 23 mars, une cinquantaine de médecins cubains, habitués de la lutte contre le SRAS, ont débarqué en Italie pour prêter main forte aux équipes médicales lombardes totalement dépassées. Ceci, tandis que les États-Unis essayaient de faire pression pour qu’aucun pays n’accepte l’aide cubaine et obligeaient le FMI à refuser au Venezuela l’aide que ce pays demandait pour lutter contre la pandémie.
Dernière nouvelle (28 mars ) : des médecins cubains vont intervenir aussi dans les Antilles françaises.
En même temps, la Russie a envoyé une centaine de virologues militaires en Italie. Un premier avion de l'armée russe faisait route pour Rome. L’interdiction de survol de son territoire émanant de la Pologne l’obligea à effectuer 1000 km supplémentaires en passant par Sotchi, la mer Noire et la Grèce.
Pendant ce temps, Donald Trump essayait en vain d’obtenir pour les États-Unis l’exclusivité d’un brevet de vaccins sur le point d’être produit en Bavière par un laboratoire allemand.
Les conséquences de la pandémie : la taille du caillou
On a vu la taille du caillou pour la santé des humains, il y en a aussi une à mesurer pour leur activité.
La finance mondiale accuse le coup et sa démarche est bancale.
Les marchés ont chuté les uns après les autres, lundi 16 mars, insensibles aux efforts déployés par les banques centrales. BCE, Réserve Fédérale Américaine ont annoncé des centaines de milliards de plans de sauvegarde, rien n'y fait, les bourses sont en chute libre !
C'est la même chose en Asie comme dans le Pays du Golfe !
L'industrie mondiale à l'arrêt !
Dans l'industrie automobile, PSA, Fiat-Chrysler, Michelin, Renault, ont mis à l'arrêt leurs sites industriels en France et en Europe.
Dans l'industrie aéronautique, réductions d'activités : Air-France-KLM, de manière très significative (entre 70 ou 90 dans les deux prochains mois), TAG (maison mère de British Airways de 75% en avril et mai, Easy-jet stoppant ses avions au sol. La Lufthansa réduira de 90% ses longs courriers.
L'imbrication de multiples sous-traitants dans les process de fabrication et de production de services provoqueront l'arrêt en chaîne d très nombreuses activités. On estime en France à au moins 25% la part d'activité en moins.
Les activités touristiques au point mort
Hôtels, cafés, restaurants, transports nationaux ou internationaux, sites touristiques, magasins, stations de ski, etc. ont tous suspendu leurs activités, dans le monde entier !
Les manifestations sportives, les compétitions, les entraînements eux-mêmes, tous sports confondus, sont à l'arrêt.
C'est du jamais vu depuis la deuxième guerre mondiale, il y a 75 ans, les compétitions continentales ou mondiales ont été reportées, y compris les jeux olympiques eux-mêmes !
Les spectacles culturels ou de loisir ont été annulés eux aussi
Festivals, expositions, foires, cinémas, théâtre, salles de concert, musées, aquariums, zoos, du mode entier ont fermé leurs portes.
Le monde d'après
Lisez ce commentaire de François Ruffin posté sur Facebook :

Alors, allons-nous leur faire payer, ou allons-nous nous nous contenter de réinvestir, comme si de rien n'était, le système précédent, celui-là même qui nous a amené au désastre ?
Si on en croyait certaines de ses déclarations, même le Président Macron semblerait avoir ouvert les yeux sur les tares du système qu'il défendait hier contre vents, marées et peuple dans la rue.
Il aurait aperçu la réalité qui est le quotidien des valeureux soldats du service public. Il a donc promis un grand plan de financement en faveur des hôpitaux et une revalorisation des salaires pour les professions médicales.
Voilà une promesse qui a bien trop le parfum du “Mon ennemi, c'est la Finance“ du président précédent, pour qu'on puisse lui prêter quelque crédit que ce soit.
D'autant que la loi d'urgence qu'il a fait voter pour combattre plus efficacement le virus, comporte le risque évident d'un “pouvoir gouvernemental exorbitant et inadapté“ (Cyprien Caddeo -l'Humanité-Dimanche).
D'autant PLUS qu'il se propose de refaire le monde d'après avec un partenaire aussi radicalement révolutionnaire que Trump lui-même. Comment avec un tel complice, le monde d'après pourrait-il être différent du monde d'avant ?
Il est donc à craindre que ces pleins pouvoirs accordés à Macron ne débouchent que sur une énième remise en cause des conquêtes des salariés et dans le futur immédiat, qu'il les utilise pour une énième attaque contre le droit du travail. Car, concrètement, les seules décisions sociales qui ont été prises jusqu'ici, concernent la limite maximale du temps de travail, qui sera portée, pour certaines professions jusqu'à 60 heures et on pourra travailler 7 jours sur 7, tandis que licence est laissée aux patrons de placer jusqu'à 7 jours de congés payés pendant le confinement.
Pas question néanmoins, de faire payer les Riches, pas question de rétablissement de l'ISF, ni de mettre à contribution les bénéficiaires des plus de 350 milliards d'euros distribués ce mois ci en Europe, pour 2020, en dividendes, aux actionnaires.
Le gouvernement a aussi promis généreusement que l'État (les impôts ?) payerait 100% des salaires perdus pour cause de chômage partiel pour les smicards et 84% pour les autres.
Rien, par contre, pour les pompiers, rien pour les agents territoriaux, rien pour les gaziers, rien pour les postiers, rien non plus, à part quelques vagues promesses, pour les enseignants, ni pour les agents des transports, toutes professions qui étaient bien mal traitées dans le monde d'avant et qui se sont retrouvées en première ligne lors de cette crise sanitaire.
Et je ne parle pas des habituels laissés pour compte, SDF, émigrés, Rroms et autres moins que “Riens“.
Et pourtant, le virus ronge aussi les dogmes capitalistes. N'a-t-il pas fait voler en éclat le fameux déficit autorisé -mais pas plus- de 3% du PIB ?
Les services publics ne sont-ils pas apparus enfin pour ce qu'ils sont ? Indispensables à la vie commune, quel que soit leur “coût“ social ?
“Chacun s'aperçoit désormais que les salariés qui exercent les métiers les plus essentiels et parmi les plus durs, qui répondent si vaillamment présents, dans les transports, la santé, l'énergie, l'agriculture, la distribution, le ramassage des ordures, les services et la fonction publics, étaient, dans le monde d'avant, les moins considérés et rémunérés.“ (Patrick Le Hyaric - L'Humanité-Dimanche du 26 mars 2020)
C'est tout le système qui craque !
Et ce système, c'est celui du Président Macron et de ses patrons les oligarques chantres du libéralisme ultra ou non. Ce système, c'est celui qu'il nous faut jeter par la porte ou la fenêtre car nous n'en voulons plus dans le monde d'après !
EXIT LE VIEUX SYSTÈME CAPITALISTE !
EXIT LA MAIN INVISIBLE DU MARCHÉ !
EXIT LA CONCURRENCEE LIBRE ET (Soi disant) NON FAUSSÉE !
EXIT LE CAPITALISME PRÉDATEUR DE LA PLANÈTE ENTIÈRE !
EXIT LE MONDE D'AVANT !
“Où est la République, écrivait Jean-Luc Mélenchon en introduction de l'Avenir en commun, quand l'État a honte de lui-même ? Quand ses serviteurs sont traités comme des parasites encombrants ? Quand ses services publics délabrés ne tiennent plus que par l'acharnement au travail de ses salariés ? C'est pourquoi la priorité pour nous c'est de donner le pouvoir, tout le pouvoir, au peuple, c'est-à-dire à la communauté humaine, parce qu'elle est la mieux placée pour s'occuper de son intérêt général.“
Vive le monde d’après ! Viennent les jours heureux !