Aurore Four et Cédric Ruffié sont les candidats choisis par la France insoumise et par Europe-Écologie-les Verts pour se présenter aux élections départementales de juin 2021 dans le canton d’Aytré. Ils sont soutenus par les conseillers sortants du canton, Martine Villenave et Guy Denier, qui ne se représentent pas.
Ils se présentent ici et expliquent leurs buts et leurs motivations :
Candidats, vos papiers, s’il vous plaît :
Aurore Four : J’ai 30 ans, je suis adjointe administrative dans une collectivité locale ; j’habite Périgny. J'ai une petite fille de six ans.
Cédric Ruffié : J’ai 41 ans, je suis travailleur social (médiateur en santé communautaire pour être précis) ; j’habite Aytré. J'ai deux enfants.
Les deux : Nous devons comme tout le monde, gérer aussi le quotidien car nous avons chacun des enfants en âge scolaire et nous habitons en HLM.
Les remplaçants : Philippe De Laporte est magasinier cariste, il a 57 ans et Marina Candiago est une commerçante de 45 ans, c'est le binôme remplaçant.
C’était quoi l’idée en vous portant candidat ?
Aurore : Pour ma part, c’est la première fois que je présente ma candidature à une fonction élective. Issue d'une famille ouvrière j'ai toujours milité tant pour le féminisme que pour la défense de l'environnement. Jusque-là, mon engagement était principalement dans le monde associatif : j'ai, entre autres, pratiqué la gymnastique à Périgny pendant 25 ans.
Cédric : Personnellement, j’ai déjà été candidat pour la FI aux élections législatives de 2017, dans la 1ère circonscription de Charente-Maritime (La Rochelle/île-de-Ré), avec un résultat électoral honorable nous plaçant, ma suppléante de l’époque (Yhlem Dekkiche) et moi, à un peu plus de 10% des votants. J’avais pour cette précédente candidature été tiré au sort par la FI parmi 4 autres candidats potentiels. Suite logique de cet engagement politique, je veux agir encore, cette fois au niveau du département.
Les deux : Nous sommes donc une citoyenne et un citoyen vivant dans ce canton, avec des engagements associatifs, humains et environnementaux forts, correspondant bien aux valeurs défendues jusqu’ici par la conseillère et le conseiller sortants du canton (Martine Villenave et Guy Denier) qui ont décidé de nous apporter leur soutien ; et c’est ainsi que nous avons été approchés par les mouvements ou partis qui nous ont investis (France insoumise, Europe-Écologie-Les Verts).
Bien sûr, nous avons aussi, comme tout un chacun, des objectifs personnels ; ils visent essentiellement, tout en continuant de profiter de notre famille et des gens que nous aimons, à rencontrer de nouvelles personnes pour nous enrichir de leurs savoirs et de leurs expériences.
Mais avant tout, si nous souhaitons être élus, c'est pour rendre la politique accessible au peuple et permettre à tous d'avoir accès aux dossiers qui les concernent, de pouvoir faire des choix éclairés et de pouvoir s'impliquer dans la politique du département.
Suivez-vous un plan de carrière ?
En aucun cas nous n’envisageons la politique comme un métier et nous n'avons donc aucun plan de carrière. Nous estimons d’ailleurs indispensable de garder un pied dans le monde du travail et même élus, nous garderons nos emplois respectifs, à temps partiel évidemment. Notre mandat de conseiller départemental durera donc 6 ans. Une chose est sûre, nous ne multiplierons pas les mandats !
Quelles sont vos ambitions pour le département ?
Notre engagement pour l'humain et l'écologie seront nos priorités durant ce mandat ; certains combats nous sont particulièrement chers, par exemple :
Nous voulons étendre le RSA aux 18-25 ans (avec, dans l'idéal, un travail autour de la revalorisation des minima sociaux au-dessus du seuil de pauvreté).
Nous défendrons bec et ongles les droits des enfants mineurs étrangers isolés (Voir note 1 ci-dessous), ceux des femmes et des enfants ayant vécu des situations de violence. Il faut aussi permettre à toutes et à tous l'accès aux soins, aux droits sociaux et au numérique sur tout le territoire.
Nous favoriserons l'accès à la culture pour tous et toutes via les associations locales.
Nous nous prononçons aussi d'ores et déjà pour la gratuité des ponts d'Oléron et de Ré (Voir note 2 ci-dessous).
Nous nous battrons pour le développement d’une agriculture biologique (voir note 3 ci-dessous) et locale permettant un approvisionnement urbain en circuits courts .
Conscients de ne pas être omniscients nous travaillerons avec les associations locales pour bénéficier de leur expertise. Nous souhaitons aussi, dans le même esprit, promouvoir des réunions de réflexions/débats sur chaque grand dossier avec les citoyennes et les citoyens...
Des exemples concernant des dossiers locaux ?
Concernant le canton d'Aytré, nous serons très vigilants quant à la gestion de la pointe du Roux et à son avenir.
Vigilance également à La Sauzaie, à la limite de Dompierre et de Saint-Xandre, site naturel remarquable actuellement converti en zone constructible pour pouvoir y installer une usine d'embouteillage du Cognac stockant potentiellement 1500 tonnes de produits dangereux !
Nous appuierons aussi pour que les conseils d'administration des collèges dirigent la restauration vers du bio local.
Candidats pour de vrai !
Nous le disons tout net : notre ambition est d'être élus ! Notre candidature est tout sauf une candidature de témoignage, aussi respectable serait ce type de candidature.
Nous sommes des personnes d'action et nous avons l’intention d’agir pour les citoyennes et les citoyens du canton et du département.
Nos valeurs, nos propositions, notre programme, nous qualifient pour appliquer ces idées au niveau départemental et même si la majorité en place ne nous était pas favorable, nous les ferons entendre haut et fort, parce que, nous en sommes persuadés, il y va de l’intérêt général.
Note 1 : Mineurs isolés
Extrait préambule d’un appel des associations au conseil départemental afin que les droits de l'homme soient respectés en Charente-Maritime (novembre 2020). Il est signé par :
"Le Collectif des Assos Migrants 17"
Solidarité Migrants La Rochelle
Cent pour Un Surgères
1 Toit 100 Frontières
Cent pour Un Rochefort
CAE Saintes
CSU St Jean d'Angély
FCPE 17
Comité Citoyen pour l'Accueil des réfugiés Pays Marennes Oléron
Collectif Migrants Montguyon
RESF 17
LDH Pays royannais
LDH Pays rochefortais
CCFD Terres solidaires 17
EGM
La Cimade
« Dans notre département, des enfants dont les parents sont en situation irrégulière, déboutés de leur demande d'asile, expulsés des Centres d'Accueil de Demandeurs d'Asile, sont mis à la rue, parfois contraints à dormir dans la voiture de leurs parents. D'autres enfants dont les parents sont en attente d'un recours, d'une décision, sont ballottés à travers le département de centre d'accueil en centre d'hébergement d'urgence, sans domicile stable, et se retrouvent de ce fait rapidement déscolarisés.
Tous vivent dans une précarité économique extrême. Quand de telles conditions de vie leur sont imposées, comment ces enfants peuvent-ils bénéficier d'une scolarisation stable et continue, s'intégrer dans une classe, se concentrer sur les apprentissages ? Comment ces enfants peuvent-ils bénéficier de leur droit à un logement, à la sécurité et à la santé ?
L'État ne peut se décharger indéfiniment de ses responsabilités en laissant à des citoyennes et citoyens bénévoles, solidaires et émus par ces situations concrètes, le soin de pallier momentanément ces carences.
De plus, depuis la sortie du confinement, c’est un vrai tour de vis qui a été donné par le Département de Charente Maritime et son service de l’Aide sociale à l’enfance (A.S.E.), avec l’aide de la Justice et de la Police, vis à vis des mineurs arrivant seuls des Etats de l’ouest de l’Afrique, du Pakistan, du Bangladesh… ils sont soupçonnés d’être des menteurs, des tricheurs voire des terroristes en puissance.
Mise en garde à vue des jeunes au Commissariat de police avec délivrance d’une obligation de quitter la France à l’issue d’un interrogatoire expéditif par un fonctionnaire de l’Aide Sociale à l’Enfance ; refus désormais quasi systématique des Juges pour Enfants de la Rochelle comme de la Cour d’appel de Poitiers de donner une suite favorable aux recours que lancent certains des jeunes pour faire reconnaître leur minorité, y compris s’ils sont porteurs d’un passeport biométrique. En final : la rue. A 16 ou 17 ans.
Et même pour la minorité de ceux qui ont réussi à être pris en charge, les galères sont loin d’être terminées. Les jeunes, enfants et adolescents sans parents présents ni expérience de notre société, doivent souvent très vite tenter de se débrouiller tout seuls pour trouver une formation, ouvrir un compte bancaire, renouveler une carte vitale. Jusqu’au jour de leurs 18 ans, où ils sont, désormais, le plus souvent, brutalement mis dehors, sans bénéficier des dispositifs qui existent parfaitement dans les textes pour aider les jeunes (Contrats jeunes majeurs) et alors même qu’ils n’ont pas encore reçu leur carte de séjour et qu’ils ne sont donc pas autonomes.
Ceci est le quotidien de ces mineurs et jeunes majeurs venus seuls, de très loin, ici dans notre Département, quotidien qui s’est encore aggravé ces derniers mois. Un seul objectif pour le Département : faire des économies, moins dépenser pour ces adolescents considérés juste comme des migrants illégaux, en contradiction avec tous les engagements internationaux et nationaux de notre Pays. C’est l’argent qui décide. »
Note 2 : péage
Nous nous positionnons contre le principe de péage sur le pont d'Oléron pour plusieurs raisons :
- Nous ne voulons pas de rupture territoriale. Il n'y a pas d'autre possibilité d'accès à l'île !
- Le péage constitue un filtre social au déplacement des personnes, nous n'en voulons pas. Au contraire il nous paraît important de permettre un tourisme populaire.
- Quand aux résidents permanents de l'île, ils n'auraient rien à gagner à la gentrification (processus d'embourgeoisement) ni à l'augmentation rapide des prix des loyers que ne manquerait pas d'induire un péage, chassant ainsi les classes moyennes ou populaires. L'exemple de l'île de Ré est sous nos yeux !
Note 3 : Agriculture bio
Aujourd'hui, alors que ses espaces agricoles représentent une surface de 444 000 hectares, la Charente-Maritime ne compte que 16 300 ha engagés en agriculture biologique. C'est très insuffisant ! Surtout quand on sait que, en tête de tous les départements français, c'est la Charente-Maritime qui achète le plus de glyphosate (herbicide non sélectif, absorbé par les feuilles et à action généralisée) par rapport à sa surface cultivée, avec toutes les conséquences néfastes de ce produit (cancérogène, tueur d'abeilles, entre autres), en particulier pour la qualité de l'eau.
Notre programme a été établi en concertation avec les conseillers sortants, Martine Villenave et Guy Denier et validé par la France Insoumise et par Europe-Écologie-Les Verts :