CESSEZ-LE FEU !

Tenter de justifier le bombardement des civils palestiniens, même en expliquant qu’il serait collatéral (mais c’est un collatéralisme très inégal puisque pour quelques dizaines d’activistes armés “neutralisés“ - pour reprendre les expressions euphémisantes des techniciens militaires ou des journalistes de plateau-télé —, on compte plusieurs milliers de civils tués ou blessés), c’est du même coup justifier également la prise des otages civils israéliens par le Hamas et ses exactions en Israël. 

(Les activistes-terroristes-militants- palestiniens ne subissent-ils pas aussi depuis 75 ans et la Nakba (l’expropriation de leurs terres par les colons israéliens et leur occupation par ces mêmes colons provoquant dès 1948 l’exode forcé de plus de 900 000 personnes), comme tous les autres Palestiniens, sans compter l’apartheid de lois différenciées selon qu’on soit “arabe“ ou “juif“ depuis l’accession au pouvoir du fachiste Benyamin Netanyahu ?  

Tenter de justifier la vengeance d’Israël sur les civils palestiniens, c’est justifier dans toutes les guerres la terreur, l’assassinat de civils, que ce soit à l’arme blanche, au fusil automatique, à la bombe, à l’obus, au napalm ou à la bombe atomique.

Lorsqu’on réfléchit aujourd’hui à la priorité médiatique donnée à la polémique lancée par le front de droite en France (extrême-droite, droite, macronistes et socio-démocrates) contre la France Insoumise, sur l’utilisation des termes  terrorisme ou crime de guerre pour désigner les exactions du Hamas en Israël le 7 octobre, on a la nausée. 

Peut-on justifier un crime de guerre comme celui du Hamas par un autre comme l’assassinat pur et simple de milliers de civils, hommes femmes et enfants et la déportation de millions d’autres devant l’anéantissement de leurs immeubles d’habitation et le saccage de tous leurs réseaux de subsistance (nourriture, eau, pétrole, rues, etc.) ?

On l’a aussi, la nausée lorsque, au nom de la lutte contre l’antisémitisme, on est capable de manifester aux côtés du Rassemblement National, parti raciste et héritier de fondateurs historiques issus du nazisme. 

Venu de l’insignifiant Claude Larcher, Président du Sénat et de la Présidente en exercice de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui prône un soutien inconditionnel à Israël et assimile antisionisme et antisémitisme, on sait bien que cet appel à manifester est électoraliste avant tout. Il n’aura aucun effet sur la cause qu’il prétend défendre mais il faut plaire à la droite et à l’extrême droite qui y voit une occasion de se républicaniser aux yeux de l’opinion.

Plutôt que de s’abaisser à cette compromission honteuse qui est aussi une faute politique majeure car elle contribue à propulser vers le pouvoir en France ceux qui tablent sur un antisémitisme forcené et surfent sur l’islamophobie généralisée, le racisme décomplexé, l’homophobie de bas-du-front et la xénophobie chauvine, l’honneur de la France n'est sauvé que par ceux qui, comme la FI, appellent à l’arrêt  immédiat des bombardements à Gaza.

L’heure est en effet à l’exigence d’un cessez-le-feu à Gaza qui sauverait la vie à des millions de personnes. Dans un premier temps. Qui permettrait ensuite, peut-être, de négocier la libération des otages du Hamas encore vivants et de planifier une paix durable, en satisfaisant enfin aux multiples votes et résolutions de l’ONU pour un retrait israélien des territoires occupés depuis 1967 et la création d’un État palestinien viable garantissant par là même la sécurité de l’État israélien.