Course à l’échalotte = course en duo où le second doit tenir le premier par le col et le fond du pantalon sans le lâcher.
C’est bien ce qui se passe actuellement surtout avec l’actualité du Proche-Orient sur tous nos
médias, aux mains des milliardaires ou à celles du pouvoir.
Ils font le forcing pour faire courir l’opinion.
En relayant prioritairement la communication de l’armée israélienne sans se poser aucune question sur la véracité de tous les faits rapportés lors de l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, en en faisant le point de départ du conflit sans évoquer l’occupation illégale par Israël des territoires palestiniens dans un conflit qui dure depuis 75 ans, en donnant ensuite des gages de respectabilité à Tsahal, et, avec un ricochet, à l’extrême-droite française, en basant son récit quotidien des événements en cours sur la vie des otages israéliens, et l’occultation des bombardements de civils palestiniens à Gaza ou de l’assassinat d’autres civils palestiniens en Cisjordanie, les médias ont empoigné l’opinion française avec un seul leitmotiv, “Israël a le droit de se défendre“ lorsqu’il est attaqué, et encore plus lorsqu’il l’est avec la sauvagerie coutumière des Arabes en général, des Palestiniens en particulier, bref, des musulmans.
Car c’est bien de cette lecture raciste des événements dont il est question.
C’est cette interprétation qui a justifié au début, le soutien inconditionnel de Braun-Pivet et la proposition macronesque (macronienne et burlesque) de participer à la guerre, ainsi que les procès en antisémitisme faits à tous ceux, aux Insoumis surtout et parmi eux, surtout bien sûr à Mélenchon, mais aussi à De Villepin ou à Vérine, qui prônaient la paix immédiate et le jugement de tous les coupables de crimes de guerre par la Cour de Justice Internationale et se prononçaient pour l’existence de 2 états, comme le voudrait l’ONU.
En donnant foi entière aux arguments de l’armée israélienne quant à la précision supposée des frappes qui ne viseraient que les membres du Hamas (dont, évidemment, Israël connait la position avec précision, même si le 7 octobre, les renseignements n’étaient sans doute pas les meilleurs sur ce qui allait se passer), même s’il peut y avoir quelques victimes collatérales (la population entière n’est-elle pas de toute façon coupable ou au moins complice des méfaits du Hamas ?).
En défendant au fil des jours l’indéfendable.
En attribuant une valeur au soi-disant droit d’Israël à se défendre alors qu’il est force d’occupation et que si ce droit existe, il est réservé aux occupés et donc aux Palestiniens !
En diffusant les images tournées et montées par l’armée israélienne qui montrent des tunnels sous les hôpitaux en leur attribuant la fonction d’États majors du Hamas (alors que de notoriété publique, tous les chefs importants résident au Quatar, en Iran ou ailleurs…) pour justifier leur bombardement.
En n’expliquant pas pourquoi l’utilisation éventuelle de “boucliers humains“ par le Hamas, n’excuse ni n’autorise l’anéantissement de ces zones peuplées de civils, hôpitaux, écoles, locaux de l’ONU, etc.
En mentionnant le blocus de l’eau, de la nourriture, des médicaments, des ressources d’électricité, la destruction de tous les réseaux indispensables à la vie civile, mais sans dire que non, ce n’est pas normal dans une guerre, on ne doit pas s’attaquer volontairement aux civils, les réduire à la soif, à la faim, ni les déporter !
En n’expliquant pas qu’ordonner à toute une population (plus d’un million de personnes) de fuir vers le Sud (ce qui est déjà inadmissible sur le plan des lois internationales) pour pouvoir bombarder leurs immeubles et ensuite bombarder la zone où cette même population s’est réfugiée, constituent autant de crimes de guerre.
En contestant toujours les chiffres des victimes donnés par le Hamas, alors qu‘ils sont considérés comme plausibles par les organisations internationales et bien que les spécialistes militaires doubleraient volontiers largement le nombre de victimes, passant de 16 000 morts à près de 40 000, selon eux, pour plus de réalisme, au vu de la quantité de bombes déjà utilisée (4 fois Hiroshima).
En expliquant qu’il parait normal, lorsqu’on fait des prisonniers, de les humilier en les déshabillant, de les montrer assis par terre la tête baissée et presque nus et rendant ensuite leurs armes. (Sans se rendre compte, d’ailleurs, que cette chronologie est complètement invraisemblable : S’ils ont rendu leurs armes c’est forcément avant d’être déshabillés !).
La seule chose qui semble un peu perturber -et encore- nos thuriféraires d’Israël, c’est le sort des enfants (et leur quantité -ils représentent presque 50% de la population de Gazaz) mais certains chiens de garde de plateaux télé parviennent encore à susurrer qu’ils sont peut-être au moins complices et que de toutes façons, lorsqu’ils sont tués, ils sont contents de l’être proprement, à l’israélienne et pas à la palestinienne… Mais on en montre le moins possible, et on n’insiste pas. Il n’est pas question de montrer à l’antenne les membres amputés, la chair brûlée (qui pourrait corroborer l’utilisation par Tsahal d’armes chimiques interdites par les conventions internationales).
Et puis, il reste toujours la solution utilisée surtout par les chaînes publiques : l’occultation.
Je viens de regarder, par exemple, le JT de France 2.
Qu’importent les centaines de tué.e.s quotidiens. Pas un mot sur la Palestine !
Un reportage sur une tornade au Tennessee, un sur le nouveau prix Nobel de la paix et son combat contre le port obligatoire du voile en Iran, un sur la tradition du pain d’épices à Bergen en Norvège et puis basta, passons au téléthon.
C’est le même traitement de l’info que pour la guerre en Ukraine. Si le reportage est israélien ou ukrainien, on prend, sinon rien.
On commence pourtant à découvrir que la communication de l’armée israélienne est très peu fiable. Y compris sur l’attaque du Hamas du 7 octobre.
L’ambassadrice de la Palestine en France le fait remarquer. C’est la Palestine qui réclame une commission d’enquête indépendante sur ce qui s’est réellement passé le 7 octobre.
C’est Israël, qui refuse l’intervention de la CPI.
De nombreuses zones d’ombre subsistent en effet.
Le Mossad était-il au courant qu’une attaque du Hamas allait avoir lieu ?
Qui a autorisé une Rave party installée à 3 km du mur séparant Gaza d’Israël ?
Les allégations d’Israël sur le sort monstrueux réservé aux bébés semblent de plus en plus farfelues d’après certains journaux israéliens (les témoins ne sont pas fiables et les recherches d’indices matériels font plus que piétiner).
Y-a-t-il vraiment eu des tirs provenant d’hélicoptères militaires israéliens sur les attaquants du Hamas, comme l’ont rapporté certains témoins militaires et comment ont-ils fait pour les distinguer des civils ou des militaires israéliens sur place ? Autrement dit et si cet épisode s’avère exact, quelle est la proportion des victimes atteinte par ces tirs ?
Si des auteurs de violences sexuelles ont été filmés, pourquoi leur identité n’a-t-elle pas été dévoilée ?
Pourquoi l’armée israélienne a-t-elle sélectionné parmi les vidéos des téléphones portables certaines images pour monter un film (diffusé par exemple à l’Assemblée nationale en France) ?
Il ne nous est présenté par ailleurs aucune image d’une éventuelle résistance armée palestinienne, pourquoi ? N’y en aurait-il pas ? Les membres du Hamas menacés tous “d’éradication“ par Israël ne font même pas une tentative de résistance ? Se sont-ils déjà enfuis ? Mais dans ce cas, à quoi servent les bombardements ?
Toutes ces questions n’embarrassent nullement nos médias inféodées aux milliardaires qui les possèdent.
L’important est de faire admettre à tous le récit officiel d’Israël qui convient si bien chez nous pour conserver leurs pouvoirs (économique et politique) :
La guerre actuelle est une guerre de civilisation, une guerre entre le bien et le mal.
Israël ? Bien. (état démocratique)
Palestine ? Mal. ((haine des Juifs et destruction d’Israël).
Tsahal ? Bien. (l’armée la plus morale du monde)
Hamas ? Mal un tas de menteurs psychopathes).
Et encore :
Israéliens ou Juifs (c’est pareil - même d’extrême droite) ? Bien.
Arabes ou Musulmans (c’est pareil) ? Mal.
Et toujours :
FI, Mélenchon et tous ceux qui appellent à la Paix ? Mal et antisémites.
L’intérêt de la course à l’échalote quand c’est les médias qui tiennent l’opinion par le fond de culotte et par le colbac, c’est de la diriger vers un but sans qu’elle ait la possibilité d’observer ce qui se passe vraiment autour d’elle.
Mais le danger pour eux, c’est de trébucher et de lâcher prise.
L'opinion peut alors se retourner et demander des comptes à ceux qui lui ont menti et balancé des contes.