Même si le RN se dit prêt à gouverner, et au vu de la quantité d'incompétents bardellaformes qui le composent, il n'est que près du pouvoir, après en avoir été si proche quand ses thèses étaient reprises par les macronistes et leurs médias.
La dissolution de l'Assemblée qu'il réclamait à cors et à cris, décidée lunatiquement et solitairement par Macron, lui rend aussi bien service.
Le délai (3 semaines) pour de nouvelles élections paraît en effet bien trop court pour que l'opinion des électeurs de Bardella aux européennes puisse changer massivement avant les législatives.
Que faire ?
Certains proclament que seule l'union de la gauche pourra faire face à ce défi et réclament une union coûte que coûte.
La possibilité d'union était sur la table en effet.
Mais n'oublions pas les raisons de son échec.
Communistes, écologistes ou socialistes, tous ont trahi, en dénonçant l'accord de gouvernement de la NUPÈS après l'avoir signé et s'être fait élire grâce à lui, au nom du “c'-est-la-faute-à-Mélenchon“, pensant sans doute opérer une redistribution des voix de gauche à leur profit, dédaignant tous les avertissements de LFI qui, par l'intermédiaire de Manon Aubry, pour conserver une chance de vie à l'union, leur avait même proposé de prendre la tête de la liste unitaire éventuelle de la NUPÈS aux européennes.
C'était pourtant le seul moyen de rivaliser avec le score annoncé de l'Extrême droite. Ils n'en ont pas voulu et ont préféré aller au scrutin en ordre dispersé.
Les communistes pensaient ne pas risquer grand chose : ils n'avaient déjà pas d'élu.
Ils n'en auront toujours pas et comptent encore moins de voix - le PCF est en perdition !
Malgré ça, Roussel, droit dans ses bottes, ne reconnaît aucune faute stratégique de sa part, ne veut pas d'union avec LFI mais propose les services de son parti au Centre Gauche mou de Glucksman, bénéficiaire des élections, mais qui tourne le dos à la retraite à 60 ans, vote avec la droite pour donner l'électricité au privé, ne voit pas de génocide à Gaza, etc.
Les écologistes d'EÉLV se pensaient forts de leur résultat prometteur aux précédentes élections européennes et, en faisant mieux, voulaient enfoncer LFI.
Las ! Leur 5,5% les met en situation de crise, une de plus, dont ils ne sont pas sûrs de se relever. Mais ça n'empêche pas certains de leur membres de poser déjà des conditions -inacceptables- à une éventuelle union, (sans Mélenchon ou sans Quatennens).
Les socialistes ont déjà, par la voix de Faure, indiqué qu'ils ne feraient aucun pas vers LFI. Il faut dire que leur score relativement correct ne s'explique que par un glissement de voix macronistes vers Glucksman. En faisant de nouveau alliance avec LFI, ne les perdraient-ils pas ?
Bref, en réalité l'union à tout prix incluant LFI ne pourra se réaliser que si nous, les Insoumis, renonçons au programme de la NUPÈS. On verrait alors, n'en doutons pas, tous les faux prétextes s'envoler et une union en toc se rafistoler contre L'extrême droite, mais en façade uniquement et si, par miracle, une telle coalition arrivait au pouvoir, elle ne pourrait faire que du hollandisme, gérer les intérêts des capitalistes. Elle ne gouvernerait en aucune façon dans l'intérêt du peuple si les intérêts de la Finance s'y opposaient.
Si Macron et Le Pen sont les deux faces d'une même pièce, Une union “de la gauche“ sous inspiration de Glucksman ne ferait que remplacer Macron.
C'est pourquoi il n'est pas question d'abandonner le programme radical de la NUPÈS. Au contraire !
L'union de la gauche ne pourra avoir une efficacité qu'avec lui. Ce qu'il nous faut donc réaliser, c'est l'Union Populaire autour de lui.
D'où le communiqué de LFI dont voici un large extrait :
“Pour pouvoir gagner, nous devons proposer au pays un programme clair. Celui-ci existe : nous l’avons défendu lors des dernières élections législatives et il est arrivé en tête du premier tour. Nous aurions pu le porter ensemble lors des dernières élections européennes si les appareils du Parti Socialiste, d’EELV et du Parti Communiste Français n’avaient pas tourné le dos à la NUPES.….nous mettons dès aujourd’hui toutes nos forces dans ce combat pour battre l’extrême droite et les macronistes. Pour l’emporter, appliquer notre programme et ainsi tout changer pour notre pays.Seul le bloc populaire peut empêcher la victoire de l’extrême droite.
Nous appelons toutes celles et ceux qui se sont mobilisés autour de nous à rejoindre dès maintenant l’Union Populaire pour venir prendre leur place dans cette bataille.
Aujourd’hui, nous proposons à toutes celles et tous ceux qui le souhaitent de se regrouper autour de ce programme. Ce rassemblement ne pourra s’opérer que dans la clarté et dans la cohérence qui ont tant manqué depuis 2022. Il doit avoir comme préalable le refus de toute combinaison politicienne avec la macronie qui a annoncé vouloir soutenir des candidats du Parti Socialiste.
Il doit aussi fermer la page des reniements des mesures du programme partagé de gouvernement de la NUPES et de l’ambiguité de certaines composantes sur les grands sujets de la campagne des élections européennes, en réaffirmant notamment :
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Le retour à la retraite à 60 ans, le blocage des prix sur l’énergie et les produits de première nécessité, la hausse du SMIC et l’indexation des salaires sur l’inflation.
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Le refus des budgets d’austérité d’Emmanuel Macron pour réparer nos services publics et être à la hauteur de l’urgence climatique.
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L’annulation de la réforme de l’assurance chômage et de l’odieuse loi immigration votée par la coalition des macronistes, de la droite et de l’extrême-droite.
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La bifurcation écologique par la planification écologique, la sortie du nucléaire et le refus des grands projets inutiles et imposés (mégabassines, projet d’autoroute A69,…)
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La 6e République pour en finir avec la monarchie présidentielle.
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Le combat contre le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie qui fracturent le peuple pour l’empêcher de défendre ses intérêts communs.
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Le refus de l’escalade de la guerre en Ukraine et la fin du génocide en cours à Gaza en reconnaissant l’état de Palestine, en décrétant un embargo sur les livraisons d’armes et en infligeant des sanctions au gouvernement de Netanyahu.
Une bonne nouvelle quand-même pour terminer :
Rima Hassan est élue députée européenne !