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Trump voudrait faire revenir l’histoire en arrière et pratiquer à nouveau la politique de la canonnière, agissant comme toujours au nom de la doctrine Monroe et de la destinée manifeste des USA : régner. Il est donc au sens commun, révisionniste.
Ne cherchant qu’à exploiter à son profit les ressources des autres, il est dans tous les sens, impérialiste :
Groenland
- Trump a dit qu’il reverrait bien le Groenland, pour l’instant possession danoise, mais autonome depuis 1979, avec une autonomie renforcée depuis 2009, annexé aux USA par la force des dollars.
Car les USA avaient déjà fait du Groenland un protectorat en 1941 (le 9 avril 1941, l'ambassadeur danois aux États-Unis, Henrik Kaufmann, avait en effet signé un accord avec le gouvernement américain, contre les instructions de son propre gouvernement en exil, permettant la présence de troupes américaines sur le sol groenlandais, devenu un protectorat de facto des États-Unis).
Sinon, si le Danemark (ou les Groenlandais eux-mêmes) ne se plie pas à la force des dollars et refuse de vendre, il pourrait faire intervenir la force, celle de l’armée US.
Canada
- Trump voudrait aussi renégocier le traité qui a fixé la frontière avec le Canada (traité datant du 11 avril 1908) à défaut que ce pays ne devienne purement et simplement le cinquante-et-unième état des États-Unis d’Amérique. Ce sont surtout les ressources en eau du Canada qui l’intéressent. Il pense pouvoir les transférer aux états des USA qui en manquent si cruellement.
Panama
Sinon, il pense pouvoir mettre l’économie canadienne à genoux. (Mais en rétorquant par une taxation de 25% sur l’électricité, le Canada a montré qu’il pouvait faire plier Trump).
- Trump a prétendu que Panama devrait revenir aux États-Unis sous prétexte que les Yankees avaient acheté le canal. (Alors que la Colombie était plongée dans la guerre civile, des indépendantistes soutenus par les États-Unis avaient déclaré l’indépendance du Panama de la Colombie le 3 novembre 1903. Les navires de guerre américains ancrés à l’abord des côtes interdirent toute intervention de l’armée colombienne. 15 jours plus tard, le 18 novembre 1903, à New-York, fut signé le traité Hay/Bunau-Varilla entre l'ingénieur français Philippe Bunau-Varilla et le secrétaire d’état américain John Hay. Ce traité conclut la vente des droits d'exploitation et de construction du canal de Panama et de la zone autour de celui-ci, faisant du Panama un protectorat américain), sans tenir compte des traités signés depuis (La Zone du canal de Panama fut rendue au Panama le 31 décembre 1999 à la suite des traités Torrihos/Carter).
Sinon, les USA pourraient intervenir militairement à nouveau (comme en 1868, 1964 et 1985).
Ukraine
- Trump a d’abord traité Zelenski, le président ukrainien, de “dictateur“ et fait mine de laisser tomber l’aide militaire à l’Ukraine sauf si, en contrepartie, il obtenait pour les compagnies US l’exploitation pour moitié des minerais ukrainiens. Puisqu’il a ensuite redonné son aval à l’aide militaire, qu‘en est-il de l'éventuel accord projeté sur les minerais ukrainiens ?
Gaza
- Trump veut déporter ce qui reste de Palestiniens à Gaza dans des pays tiers comme l’Égypte ou la Jordanie, avec ou sans leur accord, l’essentiel pour lui étant de nettoyer ethniquement Gaza et la Cisjordanie de leurs habitants palestiniens pour en faire, réciproquement, une sorte de club Mèd' pour Israéliens et Occidentaux fortunés (n’a-t-il pas fait fortune, déjà dans l’immobilier ?) et une terre de colonisation entièrement libre pour les colons israéliens.
Sinon, il menace les pays supposés hôtes de sanctions sapant leur économie et pour Gaza, de tuer tout le monde.
Europe
- Trump exige des alliés occidentaux de l’OTAN de participer financièrement à hauteur de 5% de leur PIB à un effort militaire qui permettrait l’achat massif de matériel de guerre états-unien.
Sinon il retirera le “parapluie nucléaire“ américain de l’Europe.
Guerre mondiale commerciale
- Trump a décidé de taxer plus fort les importations canadiennes, mexicaines, chinoises et européennes pour préserver l’industrie américaine et affaiblir surtout la Chine.
Un seul ennemi : la Chine Populaire
- Car Trump en réalité ne se connait qu’un ennemi véritable, il redoute tant que la Chine ne domine désormais les États-Unis que tout le reste ressemble à une préparation tactique à un affrontement prochain sino-américain. N’est-ce pas à cette aune qu’il faut comprendre sa tentative de rapprochement avec la Russie ? Ah ! s'il pouvait séparer la Russie de la Chine !
Et quid de l'OTAN ?
C’est en tous cas, pour certains, un changement complet de paradigme :
L’Occident n’existe plus. Les USA ne sont plus notre allié exclusif. L’OTAN n’aurait donc logiquement plus de raison d’être, puisque sa seule utilité était de se prémunir d’une Russie ennemie de l’Amérique.
La communication de Macron
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Pourtant, notre “maldisant de la République“ à nous, Emmanuel Macron, dans sa communication télévisée de l’autre soir, ne vise pas Trump et lorsqu’il traite un chef d’état d’impérialiste révisionniste, c’est de Poutine dont il s’agit. Il ne désigne que la Russie comme ennemi et déclare même que Poutine ferait peser sur notre pays une menace existentielle. Autrement dit que c'est elle qui nous menacerait d'une guerre nucléaire. Il ne dit pas, comme avec la Covid, “nous sommes en guerre“, mais le coeur y est, la communication est la même. Si Trump est paraît-il, fasciné par la Russie de Poutine, Macron semble fasciné par le rôle de leader armé et auto-proclamé des pays d'Europe.
Qui payera ?
C’est donc au nom de cette menace qu’il nous faudrait augmenter radicalement (doubler ?) notre budget militaire, quitte à renoncer à toute revendication sur les retraites, l’amélioration ou simplement le maintien de nos revenus et même à la lutte écologiste contre tout ce qui nous empêchera de conserver l’écosystème dans lequel l’humain peut vivre. Car il n’est toujours pas question d’aller chercher l’argent dans la poche des Riches, que ce soit pour les armes ou pour les services publics. Ce qu’il traduit par “pas d’augmentation d’impôt“. Et ce que le citoyen lambda peut, lui, traduire par “se serrer la ceinture“ !
Partager la bombe ?
C’est aussi au nom de cette menace que nous devrions étendre notre parapluie nucléaire aux autres pays d’Europe.
C’est-à-dire ?
Ces autres pays d’Europe accepteraient-ils de participer financièrement sans avoir leur mot à dire sur l’utilisation d’une telle arme ? Car Macron l’a bien précisé : il détiendrait seul le bouton atomique. Il serait en quelque sorte Roi d’Europe ou au moins son chef de guerre.
Le coq a brandi l’ergot avec lequel il compte abattre l’ours. Ce jeu est bien dangereux.