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Rue du Blogule Rouge Insoumis

Rue du Blogule Rouge Insoumis

Dans la rue du blogule rouge on s'intéresse à toutes les affaires de la cité et des citoyens.

Publié le par ruedublogulerougeinsoumis
Retour sur la manifestation du 1er mai 2025 à Paris et sur le sketch  “Guedj“

 

Pour en profiter pleinement, on a remixé ici deux plumes de la FI qui se sont exprimées sur Facebook : celle de Guy Masavi et celle de Bernard Gallifet.

 

GRAND MÉLODRAME DU 1er MAI :

LA STATUE DE JÉRÔME GUEDJ VIOLEMMENT DÉBOULONNÉE DU TROTTOIR PARISIEN

 

Mesdames, messieurs, amis de la modération et de la matraque tempérée, l’heure est grave. Que dis-je ? Elle est funeste, tragique, shakespearienne ! Car un événement d’une rare violence a bouleversé la capitale : le stand du Parti Socialiste a été chahuté. Oui, CHAHUTÉ !

Imaginez la scène : Place de la République. Ciel nuageux. Vent léger. Soudain, un cri fend l’air : « Tout le monde déteste le PS ! »

Et là, mes amis, c’est la curée. Le chaos. La guerre civile.

Trois autocollants arrachés. Deux tracts froissés. Une banderole peut-être déchirée. La République tremble, la démocratie vacille.

Jérôme Guedj, héraut de la télé-dignité, paladin des duplex-express, chevalier de la cause centriste molle, s’effondre (métaphoriquement) sous les coups de la plèbe gauchiste. Honte sur elle !

Il aura fallu l’intervention « tonique » (dixit ce même héros) de la maréchaussée robocopisée pour sauver cet homme, ce martyr, ce saint laïc du commentaire éditorial, de la brutalité épaisse et sauvage de la populace éhontée des sans-dents.

 

Mais, attention, la tragicomédie ne s’arrête pas là. Car la France n’a pas seulement perdu un stand du PS ce jour-là : elle a gagné le sens des priorités.

 

Au lieu de se perdre dans des considérations hostiles sur l’austérité XXL à la Bayrou, dans la dénonciation à la Rima Hassan du génocide en cours en Palestine et autres broutilles, les vrais journalistes, eux, ont enfin pu accomplir leur vrai travail : braquer toutes les caméras pour un unique focus sur la considérable affaire Jérôme Guedj.

 

Ni les bas salaires, ni les misérables retraites à pas d’âge, ni les migrants morts noyés en Méditerranée ou ailleurs, n’auraient mérité autant de micros tendus avec gourmandise que ce frisson historique : un homme blanc, un élu, un pro-israélien,  un politicien auto proclamé représentant du PS, viré d’une manif du 1er mai.

 

Heureusement, dès le soir même et encore le lendemain et les jours suivants, le lascar, tel un général d’opérette revenu du front, a pu s’exprimer à outrance pour rétablir la stricte post-vérité. Visiblement très fier de son coup, il s’est répandu en insultes sur toutes les chaînes de télé. Il a fustigé les “crétins décérébrés“, “pseudo-antifas“ cagoulés de noir qui l’avaient attaqué et il a remercié les forces de l’ordre, “camarades de la  matraque“, pour « leur efficace et “tonique“ intervention » qui l’avait sauvé d’une mort infamante et certaine en défendant son droit sacré au stand. Ce fut un sacré moment de communion entre le Parti socialiste et les forces “de l’ordre“, un vrai rapport passionnel depuis Manuel Valls.

 

Car de fait, ce chahut avait provoqué une charge policière violente contre la manifestation. Les éditorialistes ont embrayé en cognant comme à leur habitude beaucoup sur la France Insoumise et un peu sur les “black blocs“.

 

Telle est la polémique fabriquée par les médias des milliardaires pour le 1er mai.

 

En réalité, ce que d’aucuns (mais sûrement des complotistes) appelleraient “l’opération“ semblait bien organisée.

Le PS avait posé son stand aux abords du cortège, avec un service d'ordre musclé, et invité de nombreux médias. Inévitablement, des manifestants sont venus chahuter le stand en scandant «tout le monde déteste le PS». Et hop ! Les images étaient dans la boîte, le sujet du soir était prêt. D'ailleurs, l'intégralité des médias, (y compris l’Humanité qui a consacré les 3/4 des quinze petites lignes écrites à propos de la manifestation parisienne à reprendre les calomnies droitières de Jérôme Guedj) n'a parlé que de ça. Pas un mot sur les centaines de manifestations revendicatives dans tout le pays, pas un mot sur les centaines de milliers de manifestants calmes et déterminés.

Non, l'actu à retenir du 1er mai, c'est Jérôme Guedj chassé du cortège parisien.

 

On se demande bien, en effet, ce que pouvaient bien reprocher  les manifestants de gauche à Guedj et à son Parti dit Socialiste ?

 

Pour aider certains journalistes à répondre à cette si difficile question, nous  leur suggérons quelques débuts d’explications sur cette animosité anti-PS.

 

Quand il était au pouvoir avec François Hollande, le Parti Socialiste n’a-t-il pas :

 

- Imposé la Loi travail par 49.3, dérégulant les droits des travailleurs, malgré un puissant mouvement social ?

- Généralisé l’usage du LBD (lanceur de balles de défense), mutileur massif de manifestants ?

- Provoqué l’assassinat de Rémi Fraisse pour imposer un projet de barrage, puis réprimé les manifestations qui lui rendaient hommage ?

- Tenté d’expulser la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, blessant des centaines de personnes ?

- Instauré l’état d’urgence et assigné à résidence musulmans et écologistes ?

- Voté la déchéance de nationalité ?

- Offert 100 milliards d’euros aux patrons avec le CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi), sans aucune contrepartie. Les patrons n’ont évidemment pas utilisé cet argent pour embaucher ? Si une telle somme avait été directement redistribuée à des travailleurs, cela aurait représenté des centaines de milliers d’emplois.

- Placé Manuel Valls comme Premier Ministre, alors qu’il incarnait la droite du parti, et était ultra-minoritaire au sein même du PS. ? Après avoir élevé l’islamophobie au rang d’idéologie d’État et soutenu Macron, celui-ci répand maintenant ouvertement ses idées copies conformes de celles d’extrême droite sur CNews.

- Voté la loi «permis de tuer», qui a «assoupli» la possibilité de tirer pour les policiers ?  Depuis, le nombre de tués par la police a explosé. La mort de Nahel est le résultat direct de cette loi.

- Créé le délit «d’apologie de terrorisme», qui sert aujourd’hui à réprimer les opposants politiques ?

- Propulsé Macron, obscur banquier, sur le devant de la scène politique, avant de le porter au pouvoir, avec toutes les conséquences funestes que nous subissons ?

 

Depuis sa quasi disparition, et son passage à la plus velléitaire des oppositions à Macron, le PS n’a-t-il pas aussi  :

 

- Passé plus de temps à diffamer la France Insoumise qu’à s’opposer à Macron ?

- Réclamé l’interdiction de toutes les manifestations pour la Palestine (Carole Delga, octobre 2023) ?

- Nommé le libéral Raphaël Glucksmann comme candidat aux Européennes, alors qu’il est un ancien soutien de Nicolas Sarkozy en 2007, entre autres ?

(Raphaël Glucksmann, qui a déclaré l'an dernier que «la direction de Science Po a le droit de décider d’évacuer» les étudiant-es pro-palestiniens, plutôt que de dénoncer la répression gouvernementale.)

- Trahi l’accord avec le NFP et renié le programme et le serment qu’il avait pourtant à peine signé, dès le lendemain de l’élection d’un grand nombre de  députés, bien supérieur au poids réel du PS, profitant de la menace d'une victoire du RN et des appels à «l’unité» ?

- Refusé de voter la censure du gouvernement Bayrou, ce qui a permis l'adoption d'un plan d'austérité massive, et le maintien d'un ministre raciste comme Bruno Retailleau, avec des conséquences catastrophiques ?

- Manuel Valls, ancien premier ministre PS aux forts relents extrême-droitiers renaissant de ses cendres barcelonaises n’a t-il pas intégré le gouvernement de centre extrême de Bayrou ?

- Le parti ne joue-t-il pas l’omerta sur les dissolutions et l’autoritarisme de Macron ?

 

Le PS porte une écrasante responsabilité dans l’effondrement de la gauche, la militarisation de la police, l’hégémonie de l’extrême droite dans le débat politique, la casse des conquêtes sociales, le recul du droit de manifester, le honteux soutien «inconditionnel» à Israël…

 

Le mandat Hollande n’avait été qu’une longue descente aux enfers sur tous les plans, dont Macron n’est qu’un enfant dégénératif.

Depuis, c’est une falote opposition de carton pâte qui ne prétend qu’au soit disant “raisonnable“ et veut donner une image de sagesse (mais qui rime avec mollesse).

 

Voilà, peut-être, pourquoi le représentant de ce parti qui a fait tant de mal n’a pas  été accueilli avec des fleurs, des brins de muguet et des acclamations favorables par les manifestants.

 

 

Cette affaire est un copier-coller de l'année dernière : le 1er mai 2024, le candidat du Parti Socialiste et de Place Publique Raphaël Glusckmann était hué à la manifestation de Saint-Étienne et avait dû quitter le cortège. Cela avait déjà provoqué un psychomélodrame médiatique.

 

Cette année, la polémique, déjà grotesque, est devenue vraiment obscène lorsqu'un autre socialiste, Nicolas Mayer-Rossignol, a osé déclarer que son camarade aurait été « viré parce qu'il est juif ». CQFD, les manifestants sont donc antisémites. Peut-être même terroristes, alors ? Comme LFI ? L’affaire a ainsi basculé dans le sublime, atteignant le point Godwin sans passer par la case réflexion. 

 

Quel mensonge odieux et quelle instrumentalisation maximale !

Pour un point de vue moins polémique mais aussi moins drôle, voir la chronique parue dans “arrêts sur image“ du 4 mai 2025 :

https://www.arretsurimages.net/chroniques/obsessions/guedj-castets-tondelier-et-royal-dans-les-filets-de-linfo?fbclid=IwY2xjawKFa7tleHRuA2FlbQIxMQABHiWwJox60c8yHIi3rvAvu_YplhkmiaFOVWFH_gUmTAUi4zMgssx7Vl3Zp85g_aem_JjIu-j2DBS7nDT5LGErquA

 

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