Quelques faiblesses à la NUPÉS de La Rochelle-Ré ?

À La réunion de l'assemblée populaire de la NUPÉS de la 1ère circonscription de la Charente-Maritime, jeudi à la salle Amos Barbot, ça sentait un peu la poudre mouillée.

Elle avait bien débuté pourtant, cette assemblée populaire de la NUPÉS.

Les commissions constituées lors de la réunion précédente avaient bien travaillé. Les thèmes abordés ? L’eau et la question des bassines, La communication de la NUPÉS locale (La Rochelle et Ré) sur les réseaux sociaux, la santé et l’hôpital rochelais, l’enseignement (où on a, en particulier, abordé la suppression programmée de la filière des lycées professionnels et leur remplacement par des filières patronales privées.). Tous avaient fait l’objet de comptes rendus riches et d’une écoute attentive, d’un bon vouloir participatif des 20 à 25 présents.

Malheureusement, quelques unes des prises de parole suivantes allaient jeter un froid alors qu’on abordait le pourtant brûlant problème des retraites et que chacun s’interrogeait sur la meilleure manière de préparer, pour la NUPÉS, les manifestations à venir ( communiqué à la presse ou conférence de presse, tracts – mais rédigés par qui ? En bref, qui fera quoi ? Bien fondé de la présence politique de la NUPÉS dans une manifestation syndicale etc.), un intervenant énonça tout à coup : “Voilà : je vais vous dire ce que j’en pense mais je vous préviens, derrière, je ne veux pas de débat“… (et de continuer en expliquant son opposition à la manifestation contre la réforme des retraites pour x et x raison.)

C’étaient là les irrecevables paroles prononcées hier par un membre d’EÉLV !

Car justement, l’Assemblée populaire c’est le lieu du débat. C’est pour ça qu’on y vient ! Si tu refuses le débat, camarade, reste chez toi ! Fais comme le PCF 17 !

Heureusement, l’ex candidat (EÉLV lui aussi) de la NUPÉS aux législatives sur la 1ère circonscription de la Charente-Maritime, venait d’arriver (avec quand même une bonne heure et demie de retard) et il allait sûrement “relever le débat“, lui !

Alors, c’est tout de même avec une certaine stupéfaction qu’on put l’entendre prononcer les paroles accusatrices suivantes : “Vous, à la FI, vous êtes venus plus nombreux que nous, ce n’est pas normal et vous avez un fonctionnement bizarre : dans votre assemblée, ce sont les plus nombreux qui l’emportent ! Et en plus, vous procédez même à des votes “!

Et d’expliquer : “ce n’est pas comme ça que doit fonctionner la NUPÉS. Il faut que nous demeurions un rassemblement de partis politiques, chacun ayant sa voix et son expression. D’ailleurs, le parti communiste n’est pas présent, ce n’est donc pas ici la NUPÉS“. ...étonnant, non ?

Autrement dit, il faudrait que chaque parti politique constituant la NUPÉS s’exprime pour lui-même et quant à cette assemblée, elle n’aurait pas de légitimité, tout le monde n’étant pas là. Ou alors, il faudrait que chaque groupe politique soit entièrement d’accord avec toute action à entreprendre et éviter ainsi que les plus nombreux ne l’emportent.

Personne pour faire remarquer que ce fonctionnement en groupes constitués a presque 250 ans de retard ?

En effet, une autre assemblée populaire a déjà par le passé, il y a presque deux siècles et demi, posé la question : Faut-il un vote par ordre ou un vote par tête ?

Le 6 mai 1789, les représentants du Tiers-État ont alors décidé : ce sera un vote par tête.

Et c’est bien heureux, car il est fort probable qu’avec la formule d’un vote par ordre, nous n’aurions pas eu au mois d’août suivant l’abolition des privilèges, ni par la suite, les autres avancées démocratiques de la Révolution. Le peuple a tranché le débat (et comme il était en colère, il a même par la suite un peu -trop- tranché les récalcitrants).

Pour ma part, je suis d’accord pour dire que le consensus est mieux que le vote et même plus démocratique. Mais quand il n’y a pas consensus ? Alors, on ne fait plus rien et chacun rentre à sa maison ? ou on vote ! C’est ça la démocratie. Et oui, les plus nombreux l’emportent !

D’ailleurs, comme en 1789, le peuple est aujourd’hui en colère !

Et moi aussi, je suis en colère. N’y-a-t-il pas de quoi ?

Les services publics sont par terre. L’enseignement, la santé, la poste, les transports, tout a été volontairement saboté et tout est en train d’exploser. Quand il s’agit de privatisation, on s’aperçoit que la planification fonctionne.

Tandis que les plus riches continuent à s’enrichir effrontément, l’inflation, jointe à la stagnation des salaires, plonge de jour en jour de plus en plus de gens dans la précarité.

La sixième extinction des espèces se confirme définitivement et les changements climatiques, s’ils n’en sont qu’à leur début, détruisent déjà de nombreux modes de vie en commençant à précipiter des millions de gens sur les routes de l’exil.

La guerre elle-même menace d’embraser l’Europe- ou même plus- depuis qu’elle a refait son apparition sur le continent - ce qu’on n’avait pas vu depuis le bombardement de la Serbie par l’OTAN il y a 23 ans- avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Face à cela, nous avons un pouvoir inepte, larbin des milliardaires, incapable de toute prévision (“mais qui aurait bien pu prévoir ?“ nous a infligé Macron pour ses vœux du 1^er de l’an), qui se réfugie dans l’autoritarisme pour ne pas dire plus et qui s’appuie de plus en plus aussi sur toutes les inepties nauséabondes véhiculées d’abord par l’extrême droite (Grand remplacement, équivalence entre islam et délinquance, infériorité due à certaines couleurs de peau, droit du sang, etc.). Le racisme se libère, les racistes sont en roue libre, la haine des autres se répand, des terroristes d’extrême droite sévissent un peu partout.

Et maintenant, le gouvernement macroniste veut s’attaquer à notre système des retraites, un des fleurons des acquis de nos luttes sociales.

Alors, le moment présent, à la veille d’une grande bataille comme celle qui nous attend, paraît plus propice à sortir les fourches qu’à couper les poils en quatre pour que chaque parti politique puisse mesurer sa place.

Voilà tout ce que j’aurais aimé pouvoir exprimer hier en réponse à ces accusations de volonté hégémonique de la FI, à ces provocations verbales inutiles. Car il ne s’agit pas vraiment là d’un argumentaire bien solide, seulement de peurs recuites et de partis pris inconscients.

Et pourtant, la majorité radicale de l’assemblée populaire d’hier n’était pas au bout de sa peine, et elle a bien failli avaler sa cravate et son costume trois pièces lorsqu’il lui fallut encore supporter alors l’unique représentant du PS, qui, menaçant de partir si on ne l’écoutait pas assez, déclara : “d’ailleurs nous, au PS, nous sommes pour la retraite à 62 ans“!

Foin des signatures de son parti affirmant son adhésion au programme commun à la NUPÉS qui indique comme une mesure phare la retraite à 60 ans avec 40 annuités !

“Non ! ça dépendra du vote de ce soir !“ (les sections du PS votent en effet ce soir avec comme enjeu la victoire de Faure qui entérinerait au moins pour quelques années l’adhésion du PS à la NUPÉS, ou son échec qui provoquerait sa sortie de l’union populaire).

Malgré les nombreuses et parfois fermes mises au point effectuées par les autres participants, l’assemblée commença alors à se sentir un peu dissipée et le brouhaha qui s’ensuivit était l’annonce claire qu’il était temps pour tous de passer à la partie “auberge espagnole“ ce qui permit de ramener un peu de sérénité et d’empathie pour finir la soirée sur une meilleure note.

Comments

[DURAND Eric]

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